Les Mems sont des composants qui peuvent être des passifs, des capteurs, des actuateurs, des afficheurs ou tout autre chose, suivant les opportunités. De ce fait, ils n’intéressent pas spécifiquement le milieu de l’électronique en
tant que tels. Le souci des électroniciens n’est que de trouver des composants toujours plus performants, que ces composants soient basés sur des techniques Mems ou autres.Pour eux, le Mems est un outil technologique qui, souvent d’ailleurs, fait des miracles, par exemple quand il revêt la forme d’une puce à micromiroirs pour rétroprojecteurs. Les Mems sont pourtant encore souvent aujourd’hui produits
par des sociétés spécialisées qui vendent sur des marchés extrêmement diversifiés, parfois sans lien entre eux, comme la mécanique ou la médecine…Du fait de cette diversification, ils n’apparaissent pas toujours dans les statistiques des composants électroniques. Sean Neylon, CEO de Colibrys, une société spécialisée, a ainsi décrit lors du 9e sommet
européen de la micro-électronique la nature, les importances relatives, et les croissances des Mems. Surprise : leur marché est d’ores et déjà très important. En 2004, il a atteint 11,5 Md$. En 2009, selon Sean Neylon, ce marché devrait
atteindre 24 Md$. Soit une croissance de 16 % par an (pour des produits packagés dans un boîtier dit de 1er niveau : en fait, les Mems entrent souvent dans des modules qui constituent des boîtiers de
2e niveau).
Douze applications à venir
Trois types de produits alimenteraient 90 % du marché en 2009 : les têtes de lecture-écriture, les têtes des imprimantes à jet d’encre et les afficheurs à micromiroirs. Mais trois autres produits devraient représenter plus
de 1 Md$ : les capteurs de pression, les produits RF, et les capteurs d’accélération. Sean Neylon s’attend par ailleurs à ce que le nombre de produits émergents ou de niches d’un marché inférieur à 100 M$ monte à 12 sur la période
2004-2009.Les Mems, produits sophistiqués d’abord destinés à des applications professionnelles ? Pas du tout. Toujours sur cette période 2004-2009, la plus forte croissance serait constatée pour les produits grand public : ces
derniers représentaient 7 % du marché des Mems en 2004. Ils en représenteraient 22 % en 2009 sur un total de 24 Md$.Au détriment ni du médical, qui passerait de 5 % à 7 %, ni des télécommunications (2 % à 3 %). Cette croissance se ferait plutôt aux dépens relatifs des gros marchés porteurs actuels que sont les périphériques des
technologies de l’information (72 % à 52 %) et un peu de l’automobile (10 % à 8 %).Quels sont les plus beaux succès technologiques en matière de Mems ? Sean Neylon retient les microphones Mems, nés en 2003 et qui équipaient déjà 5,5 % des radiotéléphones en 2004 (marché de 30 M$, qui devrait atteindre
500 M$ en 2009). Il place en deuxième position les dispositifs à ondes de volume (filtres et duplexeurs) : naissance en 2001 ; marché de 130 M$ en 2004 et 450 M$ en 2009.Troisième élu : l’afficheur à micromiroirs avec 2 millions de puces livrées en 2004 pour un marché de 800 M$ ; des rétroprojecteurs Mems devraient être proposés à 1 000 $ dès 2006 ! Sean Neylon se montre
tout aussi enthousiaste à propos des Mems qui pourraient concurrencer ceux de Texas Instruments, en particulier les modèles de Reflectivity, Miradia (produits en 2006) et Keyotee, également à micromiroirs ; ou ceux de Samsung ou Sony (Grating
Light Valves), dont la viabilité dépendra toutefois de la disponibilité de diodes laser puissantes à bas coût. Et de citer l’i-Mode de Qualcomm, adapté aux radiotéléphones, actuellement en phase de transfert industriel et dont le marché atteindrait
190 M$ en 2009.* Rédacteur en chef d’ Electronique InternationalProchaine chronique jeudi 22 décembre
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