Diriger une équipe de loin exige méthodologie et psychologie. Le chef de projet joue donc un rôle capital.
Pour manager à distance, on tend tout naturellement à se réfugier derrière le plateau technique. Mais aussi efficaces soient-elles, les technologies de l’information et de la communication ne peuvent garantir à elles seules la réussite. Les mettre toutes seules en avant conduirait irrémédiablement à un échec. En effet, il ne faut pas sous-estimer l’aspect comportemental.Le rôle du chef de projet est donc ici primordial. Anticiper, être un support, s’assurer d’avoir le bon coéquipier pour les bonnes tâches est un défi à la nature humaine lorsque l’unique prisme est une plate-forme virtuelle composée de courriers électroniques. C’est alors que l’interrogation de Thierry Picq, professeur de management en ressources humaines à l’Ecole de management de Lyon, prend tout son sens :“Le don d’ubiquité va-t-il devenir une compétence critique pour travailler dans l’entreprise de demain ?”La conduite d’un projet informatique à distance s’inscrit en effet dans une logique multisite et, de ce fait, multiculturelle. C’est en alchimiste que devra se comporter le chef de projet pour insuffler et garantir la cohésion de l’information ou trouver un langage universel qui corresponde à tous les acteurs du projet. On observe dans les équipes virtuelles une forte pression pour uniformiser et standardiser l’ensemble des communications interpersonnelles. Ainsi, contrairement à une idée reçue, les relations humaines ne sont pas absentes des projets informatiques à distance. En revanche, ces relations se limitent dans le seul temps imparti au projet. Au-delà, elles disparaissent.
