A qui cela n’est pas arrivé ! Avec la multitude de messages qui débarquent tout au long de la journée, se tromper de destinataire, appuyer sur le bouton Répondre au lieu du bouton Transférer deviennent des gaffes standard. Et lorsque l’envoyeur s’en aperçoit, il est trop tard !Les petites notes confidentielles entre collègues, réservées à une poignée d’élus, atteignent ainsi des destinataires qui n’auraient jamais dû les recevoir. Et entraînent des réactions en chaîne : perte de confiance, représailles, conflits, blessures personnelles.L’e-mail maladroit se rapproche de la désormais fameuse évaluation ” à 360?’ ” : cette méthode consiste à interroger l’ensemble des personnes qui travaillent avec un cadre, pour savoir comment il est perçu professionnellement par son entourage.
Un manager va tout à coup apprendre ce que d’autres pensent ou disent de lui, à tort ou à raison.
Délicate quand elle intervient dans le cadre de la gestion des ressources humaines, le courrier électronique rend cette évaluation spontanée et sans garde-fou.Le seul espoir est que les récepteurs fassent preuve d’intelligence et de hauteur, voire d’humour, se référant au vieil adage affirmant qu’un homme informé en vaut deux. Ils sauront alors tirer avantage de cette transparence inédite pour redresser la barre, s’il y a lieu.L’usage du mail, si facile, si rapide, entraîne un comportement nouveau auquel les entreprises, surtout les plus anciennes, devront s’habituer. Les notes réfléchies, bien pesées auront tendance à se transformer en messages rapides, voir laconiques, à peine polis, sans parler des fautes d’orthographe. De plus, la réponse ne devra pas se faire attendre. D’où le risque de précipitation et de mauvaise interprétation.Des esprits chagrins y verront l’arrivée du règne du chaos dans l’entreprise, loin des règles élémentaires de politesse. C’est pourtant l’occasion d’en inventer de nouvelles, sur des bases plus légères et transparentes qui, tout compte fait, ne pourront être que bénéfiques.A condition de garder l’élégance de la forme. Un peu à l’image du costume trois pièces remplacé de plus en plus, dans les jeunes entreprises, par une tenue décontractée, mais tout autant étudiée.Prochaine chronique le lundi 30 octobre
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