Esthétiquement, le nouveau MacBook Pro de 13,3 pouces avec processeur Apple M1 ressemble à… un MacBook Pro de 13,3 pouces avec processeur Intel. Sous le capot, en revanche, tout change.
Comme le nouveau MacBook Air et le Mac mini, cette machine fait partie des toutes premières à changer de processeur. Le nouveau SoC d’Apple rapproche l’ordinateur des iPhone et iPad et, si la promesse est tenue, pourrait chambouler le marché.
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Une gamme mi-Apple, mi-Intel
Dès aujourd’hui, Apple ne vend plus que des MacBook Air équipés de ses propres processeurs. En revanche, avec les MacBook Pro, l’entreprise se montre plus prudente.
Les modèles 16 pouces restent exclusivement Intel, les modèles 13,3 pouces se séparent, comme auparavant, en deux catégories. Les MacBook Pro avec deux ports USB Type-C ont droit à la puce Apple M1, les MacBook Pro avec quatre ports USB Type-C, les plus chers, conservent une architecture Intel de 10ème génération. Ce choix est somme toute logique, les MacBook Pro haut de gamme ont été mis à jour au printemps dernier, tandis que les modèles d’entrée de gamme avaient conservé leur Core de 8e génération, introduit l’année précédente, et s’étaient juste vus dotés du nouveau clavier Magic.
Nos tests nous diront s’il s’agit d’une décision délibérée d’Apple en raison de performances inférieures ou si l’entreprise veut juste prendre son temps pour renouveler toute sa gamme.
L’un et l’autre ne s’exclut d’ailleurs pas. Si le M1 tient ses promesses, il devrait bousculer les modèles haut de gamme actuels sur certains points. En revanche, dans un souci de différenciation de gamme, Apple a tout intérêt à attendre un peu et à offrir une puce encore plus puissante pour creuser l’écart entre MacBook Pro Intel et Apple Silicon.
Là-encore, pas d’augmentation des prix. Le MacBook Pro 13 pouces sera commercialisé à partir de 1299 dollars aux États-Unis. C’est un soulagement. #AppleEvent pic.twitter.com/UtkdcSh1ms
— 01net (@01net) November 10, 2020
Un processeur, des questions
Justement, parlons des performances des MacBook Pro avec deux ports USB-C, équipés d’une puce Apple M1.
Selon l’entreprise, le CPU du nouveau MacBook Pro est jusqu’à 2,8 fois plus puissant que celui de son prédécesseur. Côte GPU, Apple revendique des performances cinq fois supérieures. La machine à laquelle il est comparé est un MacBook Pro 13 pouces équipé d’un Core i7 quadricoeur cadencé à 1,7 GHz et équipé de 16 Go de RAM… Ce qui n’est pas la configuration de base proposée par la génération précédente mais impliquait de rajouter 375 euros pour le processeur et 125 euros pour la mémoire vive.
Il nous faudra cependant recevoir les machines pour réellement mesurer leurs performances. Dans tous les cas, la puce M1 apporte enfin la compatibilité Wi-Fi 6 aux nouveaux MacBook Pro, permet d’éliminer la puce T2 (qui souffrait d’une faille incorrigible) en intégrant une Secure Enclave (ce qui protège vos données, sécurise le démarrage et vos empreintes digitales) et dispose toujours d’un ventilateur, contrairement au MacBook Air.
Apple explique la présence de ventilateur par la volonté ou la nécessité de refroidir la puce plus activement afin d’assurer qu’elle ne throttle pas, qu’elle ne diminue pas ses performances parce qu’elle chauffe trop. C’est le prix à payer pour pouvoir lire de la 8K ou éditer de la 4K en toute tranquillité.
Il est intéressant en tout cas de noter qu’Apple ne fait jamais référence à une fréquence de fonctionnement de ses nouvelles puces, contrairement à ce qui était pratiqué avec les Core d’Intel. Ainsi, il est possible que toutes ces puces opèrent à des cadences identiques ou très proches par défaut.
Dans ce cas, quelle sera la différence de performances entre un MacBook Air haut de gamme et un MacBook Pro d’entrée de gamme ? Son ventilateur et donc sa capacité de tenir la charge plus longtemps ? Peut-être, Apple pourrait aussi jouer sur les vitesses offertes par les SSD via son contrôleur… A voir, un nouveau monde s’offre à nous.
Les promesses d’autonomie et de sortie de veille
Comme sur la génération précédente, les haut-parleurs et le micro sont aussi de «qualité studio», selon Apple, qui tente coûte que coûte de nous aider à différencier ses gammes Air et Pro, de plus en plus proches. Malgré l’abandon d’Intel, le Thunderbolt reste au rendez-vous.
Autre point très important, le MacBook Pro de 13,3 pouces avec puce M1 bat des records d’autonomie. 17 heures de navigation Web, 20 heures de streaming vidéo… C’est tout simplement 10 heures de plus que sur la précédente génération, impressionnant ! Nous vérifierons bien sûr ces promesses, même si Apple précise être très modeste avec ces chiffres…
Grâce à son architecture ARM similaire à celle d’un iPhone ou d’un iPad, le nouveau MacBook Pro se réveille aussi instantanément et ouvre les applications plus vite. Rosetta 2 permet d’émuler les applications Intel sur le Mac, ce qui devrait rendre la plupart de vos applications compatibles. Certaines (celles notamment qui sont optimisées pour Metal) pourraient même s’exécuter plus vite sur les MacBook Pro Apple Silicon malgré l’émulation Rosetta, s’est-on laissé dire.
Enfin, les applications iPhone et iPad, si leurs développeurs le souhaitent, peuvent aussi fonctionner sur ces MacBook Pro. C’est normal, ils utilisent la même architecture ARM.
partir de 1449 euros
Toujours équipés d’une Touch Bar et de Touch ID, les MacBook Pro avec processeur M1 embarquent tous deux 8 Go de RAM. On peut demander en option 16 Go de RAM pour 230 euros, comme auparavant. Il faudra voir si cette option est aussi vitale que sur les MacBook Pro Intel pour les utilisateurs qui pratiquent un multitâche intensif.
Côté stockage, Apple propose un modèle avec 256 Go de stockage (1449 euros) et un autre avec 512 Go de stockage (1679 euros). On peut obtenir un SSD de 1 To pour 230 euros supplémentaire ou de 2 To pour 690 euros de plus. Le clavier est bien entendu identique (Magic Keyboard) à celui des modèles sortis en 2020. Ce papillon n’est pas prêt de revenir.
Enfin, les MacBook Pro 13,3 pouces avec processeur M1 peuvent être commandés aujourd’hui et seront livrés la semaine prochaine.
En ce qui concerne les modèles avec quatre ports USB Type-C, ils ne changent pas. Toujours commercialisés à partir de 2129 euros, ils embarquent toujours un Intel Core i5 de 10ème génération. On imagine qu’Apple attendra sans doute de proposer une puce plus puissante, notamment sur la partie graphique, pour mettre à jour ces appareils et les MacBook Pro 16 pouces.
Mais la grande transhumance ne fait que commencer, Apple a prévu qu’elle se déroule en deux ans… Il est toutefois difficile de ne pas être impatient. En effet, il nous apparaît que pour des questions d’économie d’échelle, sans doute, il est peu probable qu’Apple revoit le design de ses MacBook Pro tant que toute la gamme n’aura pas fait le grand saut vers les puces Apple Silicon. À moins que le géant de Cupertino joue l’évolution à saut de puces, comme il sait parfois si bien le faire.
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