Le pays constitue un cas particulier du marché de l’industrie du logiciel. Au début des années 80, ce secteur entame une croissance mondiale qui durera près de deux décennies. Mais l’URSS, sur la voie de la
Perestroïka, passe, elle, à côté des bénéfices de ce marché. Et en subit encore les conséquences.‘ Pendant la Perestroïka, des milliers de Russes ont quitté le pays avec les résultats de leurs recherches. Ils ont fait la gloire de logiciels du marché international, sans que soit mentionnée leur origine russe
‘, déplore Valentin Makarov, président de Fort-Ross, un consortium de trente-sept sociétés technologiques russes.
Un marché estimé à 350 millions de dollars
A cause de cette fin de siècle troublée, le marché russe reste jeune. Les plus anciennes entreprises ?” ParallelGraphics (éditeur de solutions 3D pour le Web), Abbyy (reconnaissance de caractères et linguistique) et Promt
(linguistique) ?” ont été fondées entre 1989 et 1991. Mais ce retard se rattrape peu à peu. Abbyy a réalisé un chiffre d’affaires estimé à plus de 11 millions de dollars en 2002, dont la quasi-totalité à
l’exportation.Sur son marché intérieur, la société connaît un certain succès avec ses solutions de gestion de formulaires. ‘ Plus de 400 banques en Russie, dans les Balkans, en Ukraine, au Kazakhstan et en Pologne utilisent nos
logiciels pour traiter plus de 350 000 ordres de paiement par jour ‘, se félicite Aram Pakhchanian, vice-président des projets d’entreprise, une branche d’Abbyy qui a généré 2 millions de dollars de
chiffre d’affaires en 2003.Le Trésor public russe, le fonds de pension russe et l’équivalent du ministère de l’Education pour le baccalauréat national figurent parmi les clients de l’éditeur. Parti quasiment de zéro, le marché russe du
logiciel a, aujourd’hui, atteint une taille conséquente. ‘ Nous estimons que la totalité du secteur informatique en Russie se situe entre 1,25 et 1,5 milliard de dollars, dont 350 millions de dollars au minimum pour
le logiciel ‘, précise Valentin Makarov.Et la croissance de cette jeune industrie ne fait que commencer, prédit Sergueï Andreyev, CEO d’Abbyy : ‘ La grande tradition de recherche scientifique du pays nous a freinés à sortir des laboratoires de R&D, mais
les choses changent et nos produits s’exportent bien. ‘
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