Il faut l’avouer, j’ai une fascination pour les émulateurs, ces programmes qui simulent un ordinateur sur un autre. Comme les madeleines ou les émissions d’Arthur, ils vous donnent une nouvelle jeunesse. On peut ainsi revivre les heures glorieuses de la micro en transformant son PC en Apple IIe ou en Amstrad. Se refaire une partie de Load Runner ou de Sapiens comme au bon vieux temps. Ou assumer sa schizophrénie en émulant un Palm Pilot sur Windows CE. Pas très utile mais tellement chic.Là, c’est un tout autre type d’émulateur que j’ai installé. Au départ, j’ai hésité. Le concept paraissait absurde : il s’agit d’un émulateur PC pour PC. Une sorte de PC virtuel qui tourne dans une fenêtre. A quoi ça sert ? me demanderez-vous. Eh bien à installer plusieurs systèmes d’exploitation sur la même machine et à basculer de l’un à l’autre comme on passe de Word à Excel. Pas besoin de relancer la machine ou de partitionner son disque. Chaque PC virtuel est un PC complet qui a accès aux périphériques de la machine hôte. Son disque dur est un gros fichier. Résultat : aucun problème de compatibilité, juste une légère baisse des performances, notamment pour l’affichage. Génial, je vous dis.Ce bijou technologique s’appelle VMWare, de l’éditeur du même nom. Et comme il a le bon goût de fonctionner à la fois sur Windows NT/2000 et sur Linux, j’ai pu me livrer à des expériences délirantes. J’ai commencé par faire hurler les intégristes linuxiens en faisant tourner Windows 98 sur une distribution SuSE. Puis, sous Windows 2000, j’ai installé la bêta de Windows Me dans une fenêtre, une préversion de Windows 2002 dans une autre et Linux Mandrake dans une troisième. Qui dit mieux ? J’ai même poussé le vice jusqu’à installer Windows 3.1 dans le Linux émulé par Windows 2000. Inutile, mais les gars de l
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Ordinateur individuel étaient verts.Bien sûr, VMWare recommande son logiciel aux gens sérieux. Aux administrateurs, aux équipes de support technique ou aux développeurs. Mais étant donné son prix ?” 2 000 francs ?” et la dégradation des performances, beaucoup de professionnels préféreront acheter un PC complet, même bas de gamme. En revanche, il ravira les accros des versions bêta, ceux qui réinstallent Linux ou Windows une fois par semaine. Avec VMWare, aucun risque. On peut planter autant de fois que l’on veut. Il n’y a quà fermer la fenêtre. Aucun doute, VMWare est une superbe technologie… pour les dingos de techno et les frimeurs.Chronique parue le mercredi 3 mai 2000
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