Une notion abstraite pour un enjeu d’importance. Capter les connaissances provenant des collaborateurs, des clients et des partenaires, et y accéder pour mieux travailler, tel est, très schématiquement, l’objectif du knowledge management (KM). Le marché mondial des logiciels de gestion de la connaissance devrait, selon le cabinet Ovum, passer de 515 millions de dollars en 1999 à 3,5 milliards de dollars en 2004.
La mise en place d’un système de KM efficace est indispensable
Le marché des services accompagnant la mise en place des outils va passer de 2,6 milliards à 8,8 milliards de dollars d’ici à 2004. Enfin, la moitié des entreprises de cinq cents salariés et plus envisagent un projet de KM dans les années à venir. Le même cabinet prévoit que les deux cents premières entreprises classées par le magazine Fortune vont accuser un manque à gagner de 12 milliards de dollars, pour ne pas avoir mis en place de système de KM efficace. Selon René-Charles Tisseyre, de Cap Gemini, présent au récent débat du Club de la presse informatique, le KM a pour objet de gérer de façon coordonnée, consciente et opérationnelle, les données d’une entreprise. Celles-ci doivent avoir un intérêt général et vont servir à développer l’activité de l’entreprise ou à augmenter son savoir-faire.
Cette approche est partagée par les analystes du GartnerGroup, qui constatent que la priorité, dans les projets de KM, est de pouvoir agréger intelligemment des données issues de sources multiples, et de favoriser ainsi la croissance et l’innovation. ” Il s’agit, pour l’entreprise, de raisonner à la manière d’un individu qui, confronté à un problème, fait appel à toutes ses connaissances pour le résoudre “, résume Cécile Minguet, d’Aknosoft, un éditeur de logiciels. Pour avoir des chances de réussir, un tel projet doit être au service d’une stratégie et d’un métier.
” Il faut d’abord réfléchir, adopter des méthodes, des priorités et un budget. Les outils viennent ensuite. Ils sont aujourd’hui matures “, assure Alfonso Castro, de Microsoft. ” Ne parlez pas de gestion de la connaissance à un directeur informatique, il va très vite s’ennuyer “, plaisante René-Charles Tisseyre.
Un lien de plus en plus évident avec le commerce électronique
Les grands gisements de données étant de nature non structurée ?” souvent sous une forme textuelle ?”, ils échappent aux directions informatiques. Et, pour 43 % des entreprises, l’obstacle majeur serait le manque de coopération au sein de l’entreprise. Enfin, pour réussir, il faut convaincre l’utilisateur que plus il donnera, plus il recevra. Les premiers projets de KM opérationnels visent surtout à économiser des coûts, notamment ceux de maintenance. ” Le temps va venir où ils seront orientés vers ce qui produit du chiffre d’affaires : augmenter la base clients et gagner des parts de marché “, prévoit Alfonso Castro. Chez Cap Gemini, les équipes spécialisées dans le knowlegde management viennent de se lier à celles qui s’intéressent au commerce électronique. Elles réfléchissent ensemble à la façon d’intégrer leur offre afin de créer de l’e-effectiveness, c’est-à-dire de mieux organiser l’entreprise pour mieux servir le client et gagner de l’argent.
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