Le livre vit assurément une révolution. Un jalon important a été marqué, en mai dernier, lorsque Amazon, le premier d’entre tous les distributeurs, indiquait vendre désormais plus de livres électroniques que de livres imprimés. Des annonces allant dans ce sens avaient été faites dès juillet 2010, mais ne concernaient pas tous les types de livres. Dorénavant, pour Amazon, le livre électronique surpasse aux Etats-Unis le livre imprimé, qu’il soit relié ou de poche.
Un succès fulgurant
Il faut bien sûr relativiser ce phénomène, le livre électronique ne représentant au total, outre-Atlantique, que 10 % du total des ventes de livres. Mais le succès a tout de même été fulgurant : Amazon s’est en effet lancé dans la vente de livres électroniques il y a seulement quatre ans. Cette réussite tient à deux atouts : sa liseuse (le Kindle) et la richesse de son catalogue en ligne (800 000 titres).Aujourd’hui, après s’être implantée en Allemagne et en Grande-Bretagne, la société de Jeff Bezos se lance à l’assaut du marché français. Depuis le 7 octobre, il est en effet possible, sur le site Amazon.fr, d’acheter une liseuse Kindle ainsi que des livres électroniques, dont un large éventail de titres en langue française. Même si le tarif de la liseuse n’est pas aussi bas qu’aux USA, il s’agit tout de même d’une offre extrêmement agressive : l’unique exemplaire proposé est le nouveau Kindle (de 6 pouces, avec Wi-Fi, 1,5 Go de stockage, encre électronique noir et blanc, 170 g, sans clavier) à 99 euros. Ce qui, pour un produit qui a fait ses preuves et conquis nombre d’utilisateurs, revient bien moins cher que les liseuses bas de gamme concurrentes.La raison de l’arrivée tardive d’Amazon en France tient essentiellement aux spécificités nationales de la distribution du livre et aux nombreux différends que l’entreprise a eus avec les éditeurs, qui souhaitaient pouvoir fixer le prix du livre numérique.
Inquiétude des libraires
Hachette Livre, Editis, Gallimard, La Martinière, Flammarion et Albin Michel ont finalement signé, permettant de proposer, dès l’ouverture de la boutique Kindle, plus de 35 000 titres en français. A ce catalogue, qui devrait rapidement s’étoffer, viennent s’ajouter les versions électroniques de journaux tels Le Monde ou Libération.Tant les libraires indépendants que les plates-formes de distribution préexistantes ne cachent pas leur inquiétude. La Fnac dispose bien déjà d’un catalogue de livres électroniques qui dépasse les 80 000 titres francophones. Et tout comme Amazon, elle propose depuis un an sa propre liseuse, la Fnacbook. Mais ses ventes n’ont jamais décollé. L’enseigne va donc faire sa “ révolution ” en proposant, avant Noël, une nouvelle liseuse, issue d’un nouveau partenariat avec la société canadienne Kobo : Kobo by Fnac. Petit avantage pour la Fnac : un autre partenariat permettra de présenter et de commercialiser son offre dans les 800 boutiques SFR.
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