Sony a profité de l’Electronic Entertainment Expo (E3) de Los Angeles pour l’annoncer officiellement : la PlayStation 2 sera disponible en Europe le jeudi 26 octobre 2000. Après les débuts difficiles que l’on sait, c’est une version revue et corrigée de la PS2 qui atteindra les linéaires et, chose rare dans le domaine de la console de jeux, la sortie aura lieu simultanément aux Etats-Unis et en Europe.Les problèmes de compatibilité avec les cartes mémoire de la PlayStation 1 et de lecture des DVD résolus, la réelle nouveauté attendue est l’addition d’un port d’extension, qui permettra de connecter un disque dur ou une carte réseau de type Ethernet. Objectif avoué : permettre aux futurs possesseurs de la machine de surfer sur le Web et, surtout, de jouer sur Internet. Parfait.Même effet d’annonce chez Microsoft qui, ne voulant pas être en reste, présentait à l’occasion de ce même salon, sinon sa X-Box, au moins des démos en temps réel des capacités de sa future console ?” démos impressionnantes, à en croire ceux qui les ont vues. Bien sûr, la X-Box sera dotée en standard d’une carte Ethernet. Excellent.Pour sa part, la Dreamcast de Sega permet déjà de jouer à plusieurs. Jusqu’à six milliards de joueurs, nous promet-on. C’est sans doute un peu exagéré, mais l’idée est là. Le modem, outil indispensable de la connexion à Internet, est, certes, en option, mais il est disponible. Après tout, tout le monde n’a pas nécessairement envie d’aller jouer sur le Net, alors pourquoi augmenter le prix de la console en intégrant le modem ? Le raisonnement se tient.Il n’y a donc que Nintendo dont on ignore encore la stratégie Internet. Son fameux Projet Dolphin (il s’agit pour l’instant toujours d’un nom de code), destiné à remplacer la N64 actuelle, sortira au premier semestre 2001. On sait, en revanche, que le constructeur a demandé à certains développeurs de mettre en place un service d’accès à Internet et de jeu en ligne pour la N64, et l’on imagine mal comment la Dolphin pourrait ne pas profiter de ces développements. Les fabricants convergent donc tous vers un même objectif : livrer des machines connectables à Internet, afin de favoriser le jeu en ligne.Alors où est le problème ? Eh bien, c’est que l’Europe risque de ne profiter d’aucune de ces innovations. C’est vrai, les cartes Ethernet permettent des connexions à haut débit par l’intermédiaire du câble ou de l’ADSL. Mais, si ces technologies sont monnaie courante dans les foyers américains et japonais, c’est encore loin d’être le cas en Europe, et tout particulièrement en France.Comment Sony ou Microsoft peuvent-ils imaginer que les foyers s’abonnent à l’ADSL uniquement pour permettre au petit dernier de jouer sur le Net. Tournons-nous vers Sega, ce fabricant a pris l’option du modem RTC pour sa Dreamcast. Pas de chance, le modem reste limité à 33,6 Kbit/s dans nos contrées, contre 56 Kbit/s pour lAmérique et le Japon… Tant de méconnaissance des marchés ciblés, ça ne vous énerve pas un peu, vous ?Chronique publiée le mardi 16 mai
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