Le talent n’attend pas le nombre des années, diraient certains. Deux adolescents de 15 ans ont créé un jeu multijoueur et amassé en quelques mois des dizaines de milliers d’euros de revenus. Problème : Arkanic s’inspirait très largement de l’univers de Dofus, le célèbre jeu aux 3 millions d’adeptes. C’est Ankama, son créateur, qui a découvert le pot aux roses.
En mai dernier, après avoir remarqué un fléchissement du nombre de ses utilisateurs, l’éditeur tombe sur Arkanic, une copie gratuite de son jeu. Il porte plainte.
Les enquêteurs spécialisés dans la cybercriminalité de la police judiciaire de Lille réussissent à identifier les responsables de la plate-forme. Un certain Maxou 1012 et Yuko. Derrière ces pseudonymes se cachent deux adolescents de 15 ans. Férus de nouvelles technologies et de jeux vidéo, ils se sont rencontrés sur la Toile. Maxou 1012 créait alors des programmes permettant aux joueurs de Dofus de continuer leur partie et ainsi d’améliorer leur personnage sans devoir rester devant leur écran. Le développeur en herbe est contacté par Yuko, avec qui il met au point Arkanic.
Interpellés chez leurs parents
Par le biais de forums de jeux vidéo, la copie de Dofus se fait rapidement connaître, au point d’attirer 200 000 membres, selon Nord éclair. Si le site n’est aujourd’hui plus disponible, des vidéos sur YouTube expliquant comment s’y inscrire ou montrant des extraits de l’intrigue sont autant de témoignages de l’engouement dont Arkanic était l’objet.
Il faut dire que la copie, à l’inverse de Dofus, était gratuite. Elle permettait en outre aux joueurs d’atteindre un niveau avancé dans le jeu sans trop d’encombre, rapporte l’AFP. Ses jeunes concepteurs n’avaient toutefois pas oublié l’aspect pécuniaire. Dans une boutique en ligne, ils proposaient à leurs membres d’acheter des accessoires virtuels destinés à être utilisés dans le jeu. Ils auraient ainsi récolté selon l’agence de presse quelque 80 000 euros.
Les jeunes gens ont été interpellés chez leurs parents durant l’été. Relâchés depuis, ils attendent leur procès. Ils risquent cinq ans de prison et 500 000 euros d’amende pour contrefaçon en bande organisée.
Ankama ne souhaite pas faire de commentaire sur l’affaire à ce stade. L’éditeur préfère attendre l’issue du procès.
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