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Le Japon, poisson pilote du recyclage informatique

Les principaux constructeurs informatiques présents dans l’archipel vont mettre en place, à l’automne, un programme national de collecte et de retraitement des déchets informatiques. Mais c’est le consommateur nippon qui paiera la
facture.

Les consommateurs japonais pourront bientôt renvoyer leur vieil ordinateur par la poste, indique le site Nikkei Electronics Asia. Pressés par le gouvernement de l’archipel, vingt et un des principaux constructeurs informatiques (dont
NEC, Apple, IBM, Dell, Fujitsu, Sony ou Toshiba…) ont décidé de prendre en charge la collecte et le recyclage des PC achetés sous leurs marques.A compter du mois d’octobre, le coût de l’opération sera inclus dans le prix de l’ordinateur. Pour se débarrasser de son vieux PC, il suffira de prévenir le constructeur, par téléphone ou par Internet, de lui apposer un auto-collant
acquis à l’achat, et de contacter les services postaux, qui viendront le chercher au domicile du propriétaire.Les constructeurs informatiques chargés du projet se sont regroupés au sein de l’association Jeita (Japan electronics and information technology industries association). Cette organisation estime à 1,6 million le nombre de PC qui
partiront à la poubelle en 2004 sur le marché nippon. Parmi eux, 320 000 seulement, soit 20 % du total, auront été produits par les fabricants membres de Jeita.Car le spectre du nouveau programme est limité. Il ne concerne pas, par exemple, les PC d’assembleurs, qui représenteraient aujourd’hui 10 % du marché. Sans parler non plus des machines vendues dans les grandes surfaces et celles
dont les constructeurs, à l’instar de l’américain Gateway, se sont désengagés du marché local.

La France encore au stade expérimental

En France, il n’existe pas aujourd’hui de réglementation spécifique aux produits électriques et électroniques en fin de vie. Mais la situation devrait changer sous peu, avec la transposition en droit français de la directive européenne
adoptée en décembre 2002. Ce texte impose en effet la collecte des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE), le traitement systématique des composants dangereux, la valorisation de tous les DEEE collectés, avec une priorité donnée à
la réutilisation et au recyclage. L’objectif de collecte est fixé, à l’horizon 2006, à quatre kilos par an et par habitant.Malgré tout, depuis juillet 2002, des expériences pilotes et prometteuses sont en cours dans l’agglomération nantaise, sous l’égide de Screlec (Société de collecte et de recyclage des équipements électriques et électroniques).En janvier 2003, soit six mois après son lancement, l’opération avait déjà permis de collecter 515 tonnes de DEEE. L’objectif est de récolter, sur une période de deux ans, près de 5 500 tonnes de déchets. Une répétition
générale avant la mise en place définitive de la directive.

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Philippe Crouzillacq