Malgré un retard de près de six mois sur son calendrier initial, l’opérateur japonais NTT DoCoMo propose depuis le 1er octobre 2001 la première offre commerciale mondiale de téléphonie mobile de troisième génération à la norme UMTS. Baptisé Foma (Freedom of mobile multimedia access), ce service permet aux utilisateurs des vingt-trois arrondissements de Tokyo, et à ceux de Kawazaki et de Yokohama de passer des communications téléphoniques visuelles, d’émettre des données à 64 kbit/s et d’en recevoir à un débit théorique maximal de 384 kbit/s.
Partage des ressources
L’infrastructure du réseau, fournie par Nec, est conforme au standard UMTS et à la technologie W-CDMA. Celle-ci sera adoptée en Europe par la plupart des opérateurs détenteurs de licences 3G. Elle fait partie, avec le CDMA2000 ou le Dect+ des normes 3G, même si elles n’ont pas toutes reçu l’aval complet des instances mondiales : Etsi, 3GPP, 3GPP2 et ITU. Avec le W-CDMA, les données sont transmises par paquets. Plusieurs utilisateurs partagent ainsi un même canal physique grâce à un code les différenciant. En jouant sur la largeur de bande allouée et sur l’utilisation des mêmes fréquences sur plusieurs stations de base adjacentes, l’opérateur obtient une meilleure répartition des ressources entre les utilisateurs et un accroissement notable du débit, ciblant les 2 Mbit/s à terme.Toutefois, avant de lancer Foma, NTT DoCoMo a dû essuyer les plâtres. “Si nous avons reporté le lancement de Foma, c’est pour des raisons techniques, avoue Takumi Suzuki, porte-parole de la firme. Pour autant, dès le mois de mai, 4 500 tokyoïtes choisis parmi 147 000 candidats ont joué les utilisateurs pilotes. Il est donc faux de dire que nous avons mis le réseau en service avec retard. Nous avions besoin de le stabiliser. De même qu’il nous a fallu résoudre des bogues sur les terminaux. Cette phase préliminaire était d’autant plus indispensable que nous avons dû nous conformer aux dernières spécifications techniques de la norme UMTS, révisée en décembre 2000.”
L’Europe à la traîne
En dépit de ces déconvenues, “le lancement de Foma est une réelle performance au regard des prouesses technologiques que cela suppose “, analyse Sébastien Marteau, directeur marketing de Gemplus, fournisseur de la carte à puce Usim (Universal subscriber identity module) qui équipe tous les terminaux Foma. Et de préciser : “Les terminaux sont proches d’ordinateurs, et les problèmes logiciels sont inévitables.” Le Japon est donc le premier pays à entrer dans la 3G, l’Europe n’étant attendue qu’en… 2003.
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