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Le HomePod d’Apple est-il vraiment un flop ?

L’enceinte intelligente d’Apple serait largement distancée aux Etats-Unis par celles de Google et d’Amazon en termes de ventes. Au point même de réduire les commandes auprès du fournisseur. La marque n’a toutefois certainement pas dit son dernier mot concernant l’appareil.

Apple a encore du pain sur la planche pour rendre son enceinte connectée incontournable. Trois semaines après le début de sa commercialisation aux Etats-Unis, le HomePod voit déjà ses ventes se tasser significativement. Il ne représente alors que 4 % des ventes d’enceintes intelligentes. Un contraste par rapport aux 72 % de parts de marché qu’il s’était arrogé lors du week-end de précommande.

Entre janvier et mars, le HomePod n’aura finalement représenté en moyenne que 10 % des ventes d’enceintes intelligentes, faisant seulement mieux que le Sonos One (2 %). Devant lui, les ventes d’Amazon Echo et de Google Home représentent respectivement 73 et 14 % des ventes, si l’on en croit les chiffres du cabinet Slice Intelligence dévoilés par Bloomberg.

Trop cher le HomePod ?

Capter 10 % d’un marché en seulement trois mois, beaucoup d’entreprises en rêveraient certainement. Pourtant Apple avait manifestement prévu mieux. Plusieurs témoignages d’employés d’Apple Store expliquent que les stocks s’accumulent en réserve. Fin mars, Apple aurait donc pris la décision de réduire ses commandes auprès de son sous-traitant Inventec.

Plusieurs raisons expliqueraient ce désamour des consommateurs pour l’appareil d’Apple. Comme souvent, c’est d’abord le prix qui est pointé du doigt. A 349 dollars, il est vendu en moyenne 200 dollars de plus que ses concurrents. L’argument pourrait toutefois être balayé si l’on prend exemple sur l’iPhone, systématiquement plus cher que les autres smartphones… et qui n’en demeure pas moins celui qui a connu le plus grand succès.

Des retards à l’allumage

Un problème bien plus profond semble venir de la manière dont fonctionne l’enceinte. Encore trop dépendante d’un iPhone, elle ne propose que des fonctions limitées à la musique, à la maison connectée et aux envois de messages… via un iPhone. Malgré sa qualité audio saluée par la majorité de la presse américaine, le HomePod aurait donc déçu beaucoup d’utilisateurs potentiels qui s’attendaient à faire bien plus avec l’enceinte. L’Echo d’Amazon a posé les bases en proposant notamment de passer des commandes en ligne.

De plus, la commercialisation retardée de l’appareil en janvier 2018 plutôt qu’en décembre 2017 lui a fait rater la période des fêtes, propice aux ventes. Malgré ce contretemps, Apple n’a pas pour autant réussi à livrer un produit entièrement fini. L’absence d’AirPlay 2 – prévu un temps dans la version bêta d’iOS puis retiré de la version finale – empêche par exemple de configurer deux HomePod pour obtenir un son stéréo.

Apprendre de ses erreurs, la nouvelle philosophie d’Apple

Les prévisions de ventes établies par les analystes ne sont donc pas à l’avantage d’Apple. Gene Munster prévoit par exemple qu’Apple vendra 7 millions de HomePod en 2018 et 11 millions en 2019. Contre 18 et 32 millions pour le Google Home et 29 et 39 millions pour l’Amazon Echo.

Reste qu’Apple n’a certainement pas dit son dernier mot. La marque a désormais les moyens financier d’être patiente et de fignoler un produit sur plusieurs années pour parvenir enfin au résultat escompté. Sa Watch en est le meilleur exemple : fortement décriée lors de sa sortie en 2015, elle est désormais la plus vendue du marché.

L’époque des commercialisations tonitruantes de produits créant un nouveau marché (iMac, iPhone, iPad) semble bel et bien terminée chez Apple. La marque doit et sait désormais apprendre de ses erreurs pour livrer la meilleure version d’un produit… qu’elle n’a pas inventé.

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Jean-Sébastien Zanchi