” Nous allons lancer une expérimentation, en vraie grandeur, des technologies alternatives utilisant les réseaux sans-fil Bluetooth et Wifi.” L’annonce faite par Jean-Noël Tronc, conseiller pour la société de l’information auprès du Premier ministre, n’a pas échappé aux mille élus locaux réunis lors des onzièmes rencontres de l’Observatoire des télécommunications dans la ville (OTV). L’idée de tester le WLAN (Wireless Local Area Network) à grande échelle en France est une première. Concurrente de l’ADSL, de la boucle locale radio (BLR) ou de l’UMTS pour la connexion internet des entreprises, cette technologie fonctionne déjà avec succès dans certains lieux publics aux Etats-Unis ou en Scandinavie. En France, le gouvernement s’y engage : “Pour que le WLAN se développe, il sera nécessaire de lever les limites réglementaires.” Cantonné pour l’instant à l’intérieur des bâtiments, l’usage du sans-fil pourrait ainsi être étendu à l’extérieur et assurer la connexion de certaines zones rurales actuellement non rentables pour les opérateurs ADSL.
Une énième proposition pour améliorer l’accès au haut débit
D’un côté, les maires et conseillers généraux ou régionaux ont compris que le déploiement des technologies de l’information et de la communication contribuait à la croissance de leur territoire et à la création d’emploi. De l’autre, “ça bouge tellement vite ?” les technologies, les aides, le marché ?” qu’il est difficile de se décider à un moment donné”, s’alarme Michel Delebarre, maire de Dunkerque et président de l’OTV.Après l’ADSL, qui est coûteux en zone rurale, la BLR, qui peine à se développer, ou l’UMTS, qu’il faut attendre, le réseau sans-fil est l’énième proposition technologique pour améliorer l’accès au haut débit. D’autant que le réseau de transport de l’électricité (RTE) vient d’en rajouter : l’accès aux deux mille kilomètres de fibres optiques portées sur les pylônes EDF pourrait être ouvert à un coût très faible. A terme, RTE estime que les quinze mille à vingt mille kilomètres nécessaires pour couvrir le territoire pourraient être posés à raison de 25 à 50 euros le mètre. Un test vient d’être lancé en Midi- Pyrénées, où mille kilomètres de câbles seront posés dans les prochaines semaines.
25 % des français auront l’ADSL
Ce foisonnement, cette concurrence incitent les politiques à la prudence. “Il faut que les élus locaux choisissent, s’engagent. Ce n’est pas facile. Et cette liberté fait craindre le mauvais choix”, confirme Michel Delebarre. Ils se rappellent les grands chantiers publics, comme le Plan câble ou l’Informatique pour tous, et privilégient un engagement qui associerait l’Etat et le secteur privé aux collectivités locales. “Une demande forte existe de la part des citoyens et des entreprises, qui, en certains endroits, éprouvent des difficultés à se connecter”, revendique Dominique Caillaud, député-maire de Saint-Florent-des Bois (Vendée) et président de la commission Technologies de l’information à l’Association des maires de France.Les chiffres lui donnent raison. Selon Stéphane Lelux, directeur du cabinet d’études Tactif, “seuls vingt-deux millions de Français ?” moins de neuf millions de foyers ?” sont dans une zone où l’ADSL est disponible, correspondant aux régions les plus denses en termes de population. Au final, 25 % de la population pourra disposer de l’offre de France Télécom, soit douze à quinze millions de Français”. Difficile de choisir, à l’heure où les technologies alternatives restent bouillonnantes. Et les élus s’interrogent : “Comment investir dans l’une, alors qu’une autre est en train d’émerger et la balayera ?” C’est toute la problématique du choix.
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