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Le harcèlement par Apple AirTag prend de l’ampleur

Les plaintes se multiplient dans les postes de police américains. La balise est généralement cachée dans la voiture de la victime. Et l’auteur est souvent un ex-conjoint jaloux et revanchard.

Espionner son conjoint ou sa conjointe est un phénomène vieux comme le monde, mais les Apple AirTags le remette au goût du jour. Et même de plus en plus. Le site Vice a fait le tour de dizaines de postes de police aux États-Unis à la recherche de plaintes liées à cette balise. Sur les 150 rapports de police récupérés, une cinquantaine proviennent de femmes ayant détecté l’une de ces fameuses rondelles d’Apple dans leur entourage. Dans la moitié de ces cas, les victimes de ce flicage ont suspecté une personne précise d’en être à l’origine. Il s’agit généralement d’un ex-conjoint jaloux et revanchard. Parfois, c’est aussi un mari possessif ou un patron libidineux… Il y a également un cas où la victime est un homme est le harceleur une femme.

Dans presque tous les cas recensés, l’Apple AirTag est caché quelque part dans la voiture de la victime. Parfois, il y en a même plusieurs. La balise n’est pas toujours facile à trouver et nécessite quelquefois l’intervention d’un garagiste. Les harceleurs, quant à eux, ne sont pas particulièrement discrets. Souvent, ils n’hésitent pas à se montrer quand ils suivent leurs victimes à la trace.

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Probablement, ce n’est là que la partie émergée de l’iceberg, car toutes les alertes ne provoquent pas forcément de dépôt de plainte. On peut donc supposer qu’il y en ait beaucoup plus, ce qui risque de sérieusement ternir l’image d’Apple, qui n’a sans doute pas envie d’être le fournisseur préféré des harceleurs sexuels. Certes, l’existence de ces rapports prouve que le mécanisme de détection créé par la firme fonctionne bien. Il faut dire qu’Apple a considérablement musclé les garde-fous au fil du temps.

À l’origine, un AirTag abandonné par son propriétaire ne commençait à couiner automatiquement qu’au bout de trois jours. Mais rapidement, Apple a réduit ce délai à moins de 24 heures, pour justement lutter contre le harcèlement. L’entreprise a également amélioré ses algorithmes pour détecter plus rapidement la présence d’un AirTag mouchard à proximité. Elle a développé une application Android pour étendre la capacité de détection aux utilisateurs non Apple. Et elle a multiplié les textes de mise en garde pendant l’installation d’un tel engin.

Un produit dangereux?

Mais au final, cela ne reste pas très convaincant, car au moment de l’alerte, le mal est déjà fait. Quant aux utilisateurs Android, ils ne connaissent pas forcément l’existence d’une appli d’alerte. Interrogé par Vice, Albert Fox Cahn, qui dirige l’association citoyenne Surveillance Technology Oversight Project (STOP), estime qu’Apple a considérablement démocratisé l’usage de tels mouchards. « Grâce à Apple, le harcèlement n’a jamais été aussi facile et aussi peu cher. Avec un AirTag, il est possible de suivre quelqu’un partout dans le monde (…) La seule solution c’est d’arrêter la commercialisation des AirTag. Ce produit est beaucoup trop dangereux pour rester sur le marché », estime-t-il. Si les cas de harcèlement continuent à se multiplier, il n’est pas impossible qu’Apple se résigne à le faire.

Source: Vice

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Gilbert KALLENBORN