En ces temps de crise, les Français broient du noir et les tapis verts sont dans le rouge. A en croire les chaînes de casino, leur secteur est menacé, avec un chiffre d’affaires en baisse de plus de 10 % pour l’exercice 2007-2008
par rapport à l’exercice précédent et dont la plongée s’accentue. En cause, la crise économique, l’interdiction du tabac dans les lieux publics mais aussi la concurrence étrangère des sites de jeux d’argent, toujours interdits en France. La
libéralisation des paris et de certains jeux en ligne est
prévue d’ici à un an, mais les groupes de casino s’impatientent.Et l’un des plus gros d’entre eux a décidé de passer à l’action : le groupe Partouche autorise depuis la semaine dernière l’utilisation d’argent réel sur son nouveau
site de poker et de paris en ligne. Il est ouvert à toute personne majeure, après inscription et dépôt d’un minimum de 10 euros. Seule la copie d’une pièce d’identité sera
demandée au moment de retirer ses gains.
Les joueurs français profitent du flou
La provocation est franche de la part du groupe Partouche, qui a tout de même pris soin de confier le site à des filiales basées à l’étranger (Gibraltar et Malte), l’activité étant interdite sur le territoire français.
‘ C’est la situation la plus légitime même si ce n’est pas la plus légale. Ce n’est plus tolérable ‘, indiquait il y a quelques jours Patrick Partouche, président du directoire, au
Figaro.Le groupe flirte en effet avec la légalité en appâtant clairement l’internaute hexagonal : le site est en français par défaut et la hot line est basée à Troyes. Ses téléconseillers n’hésitent pas à rassurer
l’utilisateur qui ne sait plus trop ce qui lui est permis de faire ou non : ‘ Il n’y aucun problème pour jouer depuis la France. C’est l’opérateur qui ne peut pas être en France ‘, affirme l’un
d’entre eux.Les utilisateurs français profitent en effet du grand flou juridique qui entoure le jeu en ligne. Le poker et les paris en ligne ont beau être illégaux, les ‘ petits ‘ joueurs ne sont pas inquiétés en pratique
par les autorités. Une seule chose est sûre : en cas de problème pour obtenir leurs gains, ils n’ont aucune possibilité de recours.Sous la pression de Bruxelles, le gouvernement planche actuellement sur l’ouverture des paris sportifs, de certains jeux payants sur Internet et la fin des monopoles de la Française des jeux et du PMU. Le projet de loi devrait être
présenté dans les semaines qui viennent en conseil des ministres, avant un passage au Parlement en 2009.
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