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Le grain de riz espion

Le tatouage n’a plus la cote chez les vétérinaires, qui lui préfèrent la puce électronique pour repérer chiens, chats et furets égarés. Puisque le système fonctionne…

Le tatouage n’a plus la cote chez les vétérinaires, qui lui préfèrent la puce électronique pour repérer chiens, chats et furets égarés. Puisque le système fonctionne à la perfection pour les animaux, pourquoi ne pas l’adapter aux humains ? Partant de ce principe, la société américaine Applied Digital Solutions propose, lors d’émissions de téléachat, de vous implanter sous la peau Verichip, un marqueur électronique de la taille d’un grain de riz. Parfaitement indolore, ce marqueur gardera en mémoire vos données médicales et votre adresse, et les restituera ensuite par radiofréquence.Destiné en priorité au marché médical, il devait servir à repérer les patients atteints de dégénérescence sénile lors de leurs fugues. Pour accélérer l’adoption de ce marqueur, la société veut distribuer gratuitement aux hôpitaux et services d’urgence des scanners pour lire ces puces. Malgré cela, le pistage de papis en goguette ne rapporte pas grand-chose. La pratique vétérinaire en vigueur et la famille Jacobs, dont les huit membres se sont tous dotés de ce mouchard ambulant, peuvent déjà inspirer d’autres débouchés. Du billet d’avion électronique au rapatriement d’enfants passé l’heure du couvre-feu pour 200 dollars la pose et 10 dollars par mois pour le stockage des données, Verichip peut fournir de nombreux services. Dans certaines résidences privées, elle pourrait même servir de remplaçant au digicode. Seuls y accéderaient ceux dont le portail aurait identifié la puce électronique. Applied Digital Solutions va même plus loin en proposant, sur son site, d’utiliser Verichip comme moyen d’identification national. Ce serait encore plus efficace que de marquer sur les bébés leur numéro de sécurité sociale au fer rouge !En effet, avec le support du gouvernement, Verichip pourrait être doté d’une antenne. Il deviendrait alors utilisable à distance sans que le lecteur ne soit visible. Interdisant à certaines personnes daccéder à des endroits sensibles en vertu de critères non divulgués ?” nationalité, passé criminel réel ou supposé, groupe sanguin.Ne riez pas ! Avec la paranoïa sécuritaire actuelle, Big Brother pourrait adopter cette technologie pour tirer les ficelles des pantins que nous sommes sans que nous trouvions à y redire.

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Stéphanie Chaptal