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Le GPS explose dans toutes les directions

La technologie de navigation par satellite sera une des vedettes du Mondial de l’automobile. Mais le GPS n’est plus seulement une affaire de systèmes embarqués en voiture. Il se multiplie dans les assistants personnels et apparaît dans
les smartphones.

Jusqu’à il y a peu, la navigation satellitaire rimait plutôt avec bateau et avec automobile. Aujourd’hui, face aux systèmes dits embarqués (installés dès la fabrication du véhicule, ou après) se dresse un marché en pleine
effervescence : la navigation personnelle grâce au couplage d’un assistant numérique (PDA) et d’un module GPS (Global positionning system).Durant le premier semestre 2004, selon le cabinet d’analyse britannique Canalys, il s’est vendu dans la zone Europe, Moyen-Orient et Afrique près de 720 000 systèmes de navigation pour terminaux mobiles, soit plus que le
chiffre enregistré sur toute l’année dernière (700 000 unités). Les trois quarts des ventes concernent des packs complets, associant le PDA, le module GPS (intégré, filaire ou sans fil, type Bluetooth) et le kit de fixation pour
l’automobile.L’année 2004 devrait voir les ventes dépasser le million d’unités. Vincent Pilloy, directeur marketing et commercial de ViaMichelin, qui propose des ensembles logiciels de cartographie GPS pour systèmes de voiture et PDA, mise sur un
chiffre de ‘ 1,5 million, dont 180 000 en France. On assiste à une vraie explosion de la navigation personnelle, un véritable phénomène ‘.

Le couple PDA-GPS ne nuit pas encore aux systèmes embarqués

La montée en puissance du GPS mobile s’explique par l’attrait qu’il exerce que les fameux early adopters, qui veulent doter leur PDA de fonctions toujours plus riches, et les professionnels, qui optent pour une
solution moins chère pour leur véhicule ?” entre 400 et 800 euros pour une solution sur terminal mobile, contre 1000 à 3 000 euros pour un système embarqué en voiture ?” et plus souple. De fait, le PDA peut être
utilisé en mode piéton et dans n’importe quelle voiture.Néanmoins, pour les acteurs de ce marché, la montée en puissance de ces PDA ne phagocyte pas encore le marché des systèmes embarqués en voiture. ‘ Il y avait environ 5 millions de systèmes installés en Europe
fin 2003, soit 2,5 % du parc automobile européen, et on devrait passer à 6 voire 7 millions cette année. Ce marché croît doucement ‘,
explique Vincent Pilloy. ‘ Il concerne les gens qui achètent des voitures haut de gamme, et ne regardent pas trop à la dépense. Cette clientèle voudra toujours avoir un système embarqué ‘, commente Alexander
Ribbink, directeur marketing Europe de TomTom, un fournisseur de solutions sur PDA. Preuve en est : l’Allemagne, terre de prédilection des constructeurs de véhicules haut de gamme, représente 35 % du marché européen de l’embarqué.Aujourd’hui, le marché du terminal mobile doté de la navigation par GPS se structure autour de nombreux acteurs, qui vendent leurs solutions en pack avec divers PDA (HP, Dell, Medion, Toshiba, Palm). Et il n’est pas figé. Car si les PDA
ont tenu le haut du pavé début 2004, un nouveau type d’équipement se vend bien : le terminal mobile dédié, ne servant qu’à la navigation, à l’image du TomTom Go, lancé au printemps dernier, ou du Navman iCN (voir photo).
‘ L’analyse du deuxième semestre 2004 va montrer la montée en puissance de ce type d’appareils ‘, explique Gilles Simon, directeur France de Navigon.Les solutions intégrées plaisent, selon Alexander Ribbink, de TomTom, aux personnes qui recherchent un appareil simple et intuitif, sans se soucier de problèmes technologiques que peut provoquer l’intégration du GPS sur un PDA. De plus,
‘ l’écran est plus grand, les icônes aussi et la qualité du haut-parleur au moins dix fois meilleure que celle d’un PDA ‘, précise-t-il. Et d’ajouter : ‘ Le PDA reste le
marché majeur, mais on voit notre solution TomTom Go croître. ‘
Chez Navigon ?” le fabricant allemand n’a pas de terminal dédié, mais pourrait y venir ?”, Gilles Simon estime cependant que
‘ les prix sont encore trop élevés ‘ (autour de 800 euros) pour séduire le grand public.Selon Canalys, il s’en est vendu 80 000 de ces appareils dédiés dans la première moitié de 2004, soit une part de marché d’environ 10 %

Une nouvelle déclinaison : le GPS sur téléphone mobile

Autre voie nouvelle : le GPS sur téléphone mobile de type smartphone (Treo, SPV, etc). ‘ C’est un marché émergent, les téléphones compatibles sont peu nombreux ‘,
juge Vincent Pilloy. Il emprunte actuellement deux voies : le on-board (une carte mémoire SD contenant les éléments de cartographie est intégrée dans le téléphone) et le off-board (le téléphone
télécharge l’information sur un serveur grâce au GPRS et bientôt à l’UMTS). L’opérateur français Orange a commercialisé son offre off-board
en avril dernier, en partenariat avec Webraska, mais ne livre aucun bilan à ce jour.A l’avenir, selon Vincent Pilloy, ‘ on peut imaginer une combinaison des deux mondes ‘, avec une cartographie intégrée au smartphone qui s’enrichirait d’informations
diverses recueillies par GPRS ou UMTS selon le déplacement du client. ‘ Il y aura une interconnexion avec des informations en ligne ‘, prédit également Alexander Ribbink. ‘ Une
fois que les systèmes d’exploitation pour mobiles seront stables, on pourra voir ce genre de solutions arriver fin 2005, début 2006 ‘,
estime pour sa part Gilles Simon.

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Guillaume Deleurence