Alors que les incertitudes s’accumulent autour de l’UMTS, le GPRS force timidement l’allure. Après les Italiens et les Britanniques, les opérateurs tricolores se mettent prudemment en ordre de bataille. Témoin SFR, qui vient de lancer une offre préliminaire auprès d’utilisateurs professionnels. Une première phase qui ne concerne que un à deux milliers de clients, une cible très réduite, en attendant d’être généralisée à l’ensemble des entreprises en octobre prochain. Pour le grand public, cela devrait suivre début 2002.
La grande illusion de l’UMTS
L’opérateur met le retard sur le compte de l’absence de terminaux GPRS (le calendrier de SFR tablait sur une ouverture des premiers services à la fin de 2000), carence que les constructeurs justifient par un manque de stabilisation de la norme GPRS. Les premiers terminaux commercialisés par SFR (Motorola T 260) se limitent à la fonction modem pour PC portables ou PDA. Côté service, l’accès est facturé au volume sur la base de 12 ? par mégaoctet transmis.Un lancement plutôt discret comparé au battage de l’an dernier autour du WAP et de Vizzavi, le fameux portail multi-accès du tandem Vivendi Universal-Vodafone, dont une version dédiée aux entreprises vient de voir le jour. Également sur leurs gardes, Itinéris et Bouygues Telecom devraient lancer leurs services GPRS respectivement en septembre 2001 et au début de 2002.Autre grand dossier : l’attribution des fréquences UMTS pour lesquelles les deux candidats, SFR et Itinéris, ont, sans surprise, décroché leur licence. Parmi les principaux enseignements de leur candidature, un calendrier de déploiement qui impressionne par son optimisme. Visiblement peu échaudés par les incertitudes, notamment technologiques, autour de l’UMTS, les impétrants devraient ouvrir leurs premiers services en mars 2002 pour SFR, et en juin 2002 pour Itinéris. On demande à voir !De même, SFR s’engage à desservir 75 % de la population française courant 2003 ; et Itinéris, 58 % à cette même échéance (avec un débit montant de 144 kbit/s pour chaque opérateur, le débit descendant étant respectivement de 384 kbit/s et de 144 kbit/s).
Reste à retrousser ses manches pour tenir ses promesses
Côté positionnement, ce sont les professionnels et les entreprises qui devraient essuyer les plâtres, SFR ne prévoyant pas de décollage du marché grand public avant la fin de 2003, voire le début de 2004.Autre critère qui laisse songeur : les créations d’emplois. Selon le document de synthèse publié par l’Autorité de régulation des télécommunications (ART), ce ne sont pas moins de 126 000 créations d’emplois (directs, indirects et induits) qui seraient en jeu. Une projection à laquelle l’Autorité ” met un bémol “, la considérant “pas vraiment pertinente”, notamment au niveau des emplois induits (près de 100 000 des 126 000 emplois évoqués).Signalons enfin que, au terme du ” concours de beauté ” de l’UMTS, SFR arrive en tête avec une moyenne de 16,4 sur 20 devant Itinéris (15,2 sur 20). Après avoir beaucoup promis, reste aux deux opérateurs à se retrousser leurs manches pour tenir leurs engagements, et à croiser les doigts pour que les industriels soient à la hauteur, aussi bien en matière d’infrastructures qu’en matière de terminaux.
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