Paradoxe. Avant Noël, tous les opérateurs de téléphonie mobile français affirmaient que leurs infrastructures étaient 100 % compatibles avec le GPRS (évolution de la norme GSM permettant en théorie une connexion dix fois plus rapide). Les fabricants de téléphones mobiles, Nokia en tête, affirmaient, eux, qu’ils disposaient de suffisamment de terminaux pour alimenter le marché. Et pourtant, aucun service commercial de grande ampleur n’était officiellement lancé.
Arroser l’Europe
SFR avait bien tenté en mai un test auprès des professionnels qui a rassemblé à ce jour 2 000 clients. Quant à Orange, il avait effectué une expérimentation à la même date, auprès de 1 500 clients et employés de la société.Les raisons de ce retard à l’allumage sont multiples. Chez Orange, la nécessité était de pouvoir proposer une offre de GPRS dans sept pays européens majeurs au moins. ” La France aurait pu commencer plus tôt”, concède l’opérateur mais d’autres pays étaient à la traîne.La filiale de France Telecom modère aussi la disponibilité des terminaux :” Il y avait peu de terminaux disponibles, notamment ceux que nous voulions offrir à nos abonnés.” Car chez Orange, on souhaite disposer pour le lancement grand public de l’offre ?” fixé au mois d’avril prochain ?” d’une large palette de terminaux, du téléphone d’entrée de gamme aux modèles plus perfectionnés.“Un problème important va se poser sur le prix de ces terminaux, commente Bruno Duarte, directeur associé d’Arthur D. Little. En moyenne un terminal GPRS coûte 150 euros de plus qu’un modèle identique GSM. Qui va subventionner la différence ?”
Chez Orange, la réponse est claire : les terminaux GPRS seront commercialisés 20 % plus chers. C’est donc l’utilisateur qui paiera la différence, au moins en partie. ” Dans des pays comme l’Allemagne, où les nouveaux entrants doivent prendre des parts de marché, on pourrait s’attendre à ce que ces derniers cassent les prix sur les terminaux”, ajoute toutefois Bruno Duarte.
Faire la différence
Mais, au-delà de la disponibilité et du prix des terminaux, c’est tout le modèle marketing et économique qui différenciera les opérateurs.
SFR a choisi de communiquer sur le mot GPRS. Chez Orange, au contraire, on ne parlera pas technique mais on mettra en avant les services, notamment le portail sport constitué à coups de partenariats avec les clubs de football. La facturation constituera l’autre pendant de l’offre.
“C’est le nerf de la guerre”, concède-t-on simplement au sein de la filiale de France Telecom. Alors que SFR facture aujourd’hui la quantité de données transférées (en mégaoctets), on ne veut pas en entendre parler chez Orange.“La création de bouquets de services dans la même optique que le satellite serait envisageable”, commente Bruno Duarte.Chez SFR, pour le moment, c’est le calme avant la tempête, puisque l’opérateur réserve ses annonces pour le 3GSM World Congress qui ouvrira le 19 février à Cannes, se contentant de préciser que ” le planning annoncé, c’est-à-dire l’ouverture au deuxième trimestre 2002 pour le grand public, sera respecté. Mais il s’agira d’une ouverture progressive.”Quant à Bouygues Telecom, il devrait aussi annoncer ses intentions cette semaine…
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