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Le GPRS démocratise l’accès distant

Rationaliser la perte de temps des collaborateurs nomades, leur fournir les informations dont ils ont besoin pour accroître leur productivité sur site, les aider dans leur mission de satisfaction du client, autant d’opérations possibles grâce au nouveau protocole de transmission GPRS qui connecte les salariés nomades au SI.

Avec le GPRS (General Packet Radio Services), le collaborateur nomade de l’entreprise lit et envoie des e-mails, partage l’agen-da de la société, surfe sur internet et accède à certaines données stockées sur le système d’information (SI) de son entreprise.Le débit supérieur du réseau GPRS (54,4 kbit/s contre 9,6 kbit/s pour le GSM) et le transfert des données (voix, internet, intranet, messagerie, etc.) par paquets autorisent une diffusion à un coût nettement inférieur à celui du GSM, obligé d’établir un lien physique entre deux correspondants.Côté facturation, le prix est calculé en fonction du volume d’informations échangées et non à la durée de connexion. Depuis quelques semaines, les opérateurs proposent des services d’accès à la messagerie, à l’agenda et à internet à partir d’un PDA, d’un téléphone portable ou d’un PC.L’ouverture du SI à la mobilité, quant à elle, nécessite l’intervention de sociétés de services, prestataires indispensables au développement d’outils logiciels d’interfaçage entre le SI et les terminaux mobiles.“L’ouverture du SI à la mobilité engage l’entreprise dans des investissements plus lourds et la mise en place de cette stratégie a un impact sur son organisation même. Assimilée à un projet informatique, la société doit choisir les applicatifs qu’elle souhaite ouvrir vers l’extérieur et authentifier les ayants droit. Les interlocuteurs du développement d’un tel projet ne sont plus les directeurs achats ou télécoms, comme dans le cadre d’un projet de messagerie, mais les directeurs informatiques et opérationnels”, souligne Serge Goldstein-Desroches, directeur de Bouygues Télécom Entreprises.Premier parti à la conquête de ce marché, qui devrait générer un CA de 3,1 Mde d’ici à 2005 : Orange. L’opérateur, filiale de France Télécom, compte déjà quelque 150 partenaires et ses services, annoncés en début d’année, se révèlent bien packagés.Bouygues Télécom suit de près, avec de nombreux projets pilotes d’interfaçage au SI des entreprises. De son côté, Cegetel est en cours de validation de ses offres et de constitution de son réseau de partenaires.

Orange : 4 offres de services, un réseau de partenaires

“La réflexion entamée durant une période d’expérimentation de plusieurs mois a porté sur trois aspects : l’ergonomie des terminaux, les forfaits GPRS et les services associés, explique Christophe Naulleau, directeur du Business Développement Orange Data Entreprise.Concernant les terminaux, qui peuvent être de différents ordres (téléphones portables, PDA, Palm, PC…), nous avons élaboré deux certifications : l’une technique (certification radio), l’autre ergonomique. Les terminaux de la gamme Orange sont donc préconfigurés pour accéder immédiatement aux différents portails Orange. Concernant les forfaits GPRS, les entreprises sont facturées au volume de données échangées. Nous proposons 5 forfaits adaptés aux besoins de chaque société, qui s’échelonnent de 1 à 50 Mo et répondent à chaque type de consommation.”Orange propose quatre services : Orange Portail Entreprises donne accès à une messagerie, à l’annuaire de l’entreprise et à des informations disponibles sur l’intranet de la société. Les services gestionnaires définissent des profils utilisateurs et limitent l’accès à internet aux seuls applicatifs choisis par l’entreprise.Orange Bureau, la seconde offre, autorise les collaborateurs à accéder à un environnement de travail collaboratif (groupware) grâce au connecteur de messagerie (Lotus, Exchange, etc.). Ils partagent ainsi leur agenda en temps réel et remontent de l’information.Orientées métier, les autres offres sont des services verticaux : Orange City aide les collectivités locales à remonter de l’information de terrain (dégradation d’un mobilier public, modification d’une signalétique, etc.).Orange Road On line, pour sa part, informe les transporteurs sur la traçabilité des livraisons.

Bouygues Télécom promet un réseau qui ne sature pas

De son côté, Bouygues Télécom a abordé le marché en étudiant les besoins des entreprises. “Leur premier souci consiste à offrir aux collaborateurs mobiles l’accès à leur messagerie depuis un PDA, un téléphone ou un ordinateur portable. Deux types d’offres ont été élaborés : l’une donnant accès aux messageries des FAI, l’autre aux messageries des entreprises (Microsoft et Lotus). Les tarifs se révèlent identiques si la société choisit de donner accès à son SI. Par ailleurs, la fiabilité de notre réseau donnera toute satisfaction aux utilisateurs de transmission de données. Il n’existe aucun problème de saturation du réseau”, insiste Serge Goldstein-Desroches.Actuellement, Bouygues Télécom compte plus d’une centaine de projets en phase d’expérimentation. La mise en place de la passerelle nécessaire à l’ouverture de l’intranet s’effectue par son réseau de partenaires en cours de recrutement.

Cegetel : deux grandes familles d’offres

Pour Cegetel, les services Data GPRS de SFR Entreprise sont constitués autour de deux grandes familles. “Le bureau mobile SFR Entreprise donne accès à la messagerie du collaborateur et à internet, tandis que l’IMS (Intranet mobile sécurisé) sert à accéder, en mode sécurisé, à l’intranet de l’entreprise (applicatifs métier, annuaires, messagerie…). La tarification s’effectue sous forme de forfait GPRS adaptés à la consommation de chaque utilisateur en fonction du type de lien choisi pour sécuriser la communication entre l’intranet du client et le réseau GPRS de SFR. Dans ce cas, la tarification est différente selon le type de liaison utilisée (permanente ou commutée) et du débit retenu par l’entreprise (de 64 kbit/s à 1 920 kbit/s)”, commente Christophe Marchal, responsable offre Data Entreprise chez Cegetel.

Les partenaires : essentiels au développement du GPRS

Conscients que c’est sur le marché professionnel que s’appuiera dans un premier temps le développement de cette technologie, les opérateurs affinent leurs offres et tissent leurs relations avec des partenaires. “Le concept ne s’imposera que s’il s’accompagne d’un réel service et d’une facilité d’accès”, insiste Cédric Mangaud, directeur général d’Abaxia, SSII spécialisée dans la mobilité.Toutefois, cela nécessite des développements spécifiques. Les opérateurs recrutent donc des partenaires SSII, intégrateurs, éditeurs, pour compléter leurs prestations standard par des services à réelle valeur ajoutée. Celles-ci sont soit verticales et orientées métier, soit spécifiques.Il revient donc aux partenaires de s’assurer de la connexion du PDA ou du Pocket PC avec le SI de l’entreprise, de l’administration des droits d’accès et de la sécurité du système.Pour la mise en place de son réseau de partenaires, Orange a développé un programme qui s’appuie sur un forum développeur et sur un guide technique de normes et de standards d’applications mobiles. “Objectif : expliquer aux SSII, revendeurs, web agencies ou éditeurs toute la technologie disposée autour du protocole GPRS”, souligne Christophe Naulleau, de Business Développement Orange Data Entreprise.Pour Cegetel, 2002 représente une année de consolidation de ses offres et de montée en puissance de son réseau de partenaires Data. “Dans les prochaines semaines, nous annoncerons la mise en place d’une labellisation destinée à identifier nos partenaires sur les offres de services verticales ou les applicatifs horizontaux, confie Christophe Marchal.Leur mission consistera à développer les applicatifs adaptés aux besoins de l’entreprise et à administrer les droits d’accès au SI ou au site web de l’a société en fonction des autorisations d’accès.”

Sans simplicité d’utilisation, le GPRS sera un flop

Toutefois, les services ne prendront que si leur utilisation reste simple. L’ergonomie constitue donc un enjeu majeur : format de l’information adapté à la lecture sur PDA ou Pocket PC et navigation claire, de façon à passer aisément d’une page à une autre.Pour Pascal Anthoine, directeur conseil et nouvelles technologies chez Micropole-Univers, “le service doit prendre en compte toutes les contraintes de la mobilité, à savoir le débit du réseau et sa fiabilité. Il est également essentiel qu’il génère un retour sur investissement rapide ou qu’il apporte une réelle amélioration dans la relation client. Avant la mise en place de telles solutions, l’entreprise doit s’interroger sur l’intérêt, pour un collaborateur nomade, de détenir l’information disponible sur le SI en temps réel. Quel bénéfice par rapport à un PC portable ? En revanche, il peut être intéressant, pour les PME qui n’ont pas eu les moyens de doter leurs collaborateurs mobiles d’un ordinateur portable, de leur fournir des PDA ou des Pocket PC pour accéder, via le GPRS, aux informations de l’entreprise.”Bien que les PME soient aujourd’hui peu familiarisées avec ce concept, les opérateurs restent confiants. “Elles optimisent ainsi les lourds investissements consentis aux développements informatiques déjà réalisés en partageant l’information du SI avec l’ensemble des salariés, qu’ils soient sédentaires ou mobiles “, argumente Christophe Naulleau.Sans oublier la réduction des coûts de déplacement et le gain de temps. Alors, en attendant l’UMTS, dont l’arrivée est sans cesse retardée, pourquoi ne pas bénéficier des avantages du GPRS !

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Juliette Fauchet