L’appel à candidatures pour les licences UMTS – les mobiles de troisième génération – a donc été un flop intégral. Le 31 janvier 2001, ils n’étaient que deux – France Télécom et SFR – à déposer un dossier pour une des quatre licences UMTS. En quelques jours, les deux autres candidats déclarés, Suez-Lyonnaise-Telefonica et Bouygues Telecom, ont annoncé qu’ils jetaient l’éponge. Raison : un prix de la licence -32,5 milliards de francs – jugé rédhibitoire. Lors de cette annonce, Bouygues Telecom a précisé qu’il concentrerait ses efforts sur les évolutions du GSM, le GPRS, puis Edge (Enhanced Data Rates for Global Evolution). Bouygues Telecom pourra introduire ces technologies, en mettant à niveau son réseau GSM, sans avoir à acquérir de licences supplémentaires.Un deuxième appel à candidatures sera donc organisé pour délivrer les deux licences restantes. Laurent Fabius a confirmé à l’Assemblée nationale qu’il y aurait “deux appels complémentaires pouvant aboutir à la délivrance des quatre autorisations”. Pour Jean-Michel Hubert, président de l’Autorité de régulation des télécommunications (ART), “une structure autour de deux acteurs ne saurait durer longtemps”. Tandis que le premier appel sera mené à son terme, avec un résultat vers mars, le nouvel appel devrait être lancé en fin d’année ou début 2002. Mais le temps presse, puisque la France est contrainte par l’Union européenne à délivrer ses autorisations avant le 1er janvier 2002.Le gouvernement paraît bien décidé à avoir ses quatre opérateurs UMTS, quitte à revoir les conditions d’attribution des licences. “Nous pouvons jouer (…) sur plusieurs paramètres : la durée, le montant, le calendrier”, a expliqué Christian Pierret, secrétaire d’Etat à l’Industrie, au Sénat. Une baisse des prix des licences n’est donc plus exclue. Le gouvernement pourrait, par exemple, modifier les modalités de paiement. Il pourrait aussi allonger, avec l’accord du Parlement, la durée des licences, actuellement de quinze ans. Mais il faudrait revoir alors les cas de France Télécom et de SFR. Michel Bon, PDG de France Télécom, demande dans ce cas “une sorte de prime à ceux qui ont eu le “culot” d’y aller la première fois”.
Regain d’intérêt pour les groupes étrangers
n se retirant de la course, Bouygues Telecom et Suez-Lyonnaise ont donc rebattu les cartes, même s’ils réfutent avoir voulu faire pression sur le gouvernement. Si Suez-Lyonnaise considère son retrait définitif, Bouygues Telecom pourrait revenir dans la course si les conditions devenaient raisonnables. Il en va de même pour plusieurs groupes étrangers. Le groupe de Hong-Kong Hutchison devait concourir lors du premier appel. Il pourrait participer au nouvel appel d’offres s’il se révélait plus attrayant. Même discours chez Telefonica, ancien partenaire de Suez-Lyonnaise dans le consortium ST3G, et chez Deutsche Telekom, qui revient désormais sur son refus affiché de participer en France. NTT Docomo, enfin, pourrait déposer un dossier de candidature, à condition de trouver un partenaire français, qui ne serait pas forcément un opérateur.
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