‘ Compte tenu de l’importance majeure de l’industrie du logiciel dans l’économie de l’immatériel et du dynamisme de notre recherche, des entreprises et des communautés françaises du
logiciel libre, je souhaite que ces talents et ces compétences se fédèrent dans le cadre d’un pôle de compétitivité du logiciel libre et de l’open source. ‘ Lundi 4 décembre, le logiciel libre a obtenu une
marque de reconnaissance quasi inespérée : celle du ministre de l’Economie et des Finances, Thierry Breton.Au début de la semaine, en effet, il recevait le rapport de la commission sur l’Economie de l’immatériel (dans une clé USB, histoire d’enfoncer le clou…) commandé en mars dernier à Maurice Lévy, président de Publicis, et à
Jean-Pierre Jouyet, chef de l’inspection générale des Finances. L’enjeu : identifier des gisements de croissance inexploités, ou pas assez, dans des domaines tels que la recherche, la propriété intellectuelle, les technologies de l’information
et de la communication…Et, déjà, les 184 pages du document font un bel éloge du libre. ‘ L’exemple du logiciel libre ou encore du phénomène “wiki” sont deux exemples de la fécondité de l’échange sans
contrainte des idées et des savoirs. Il y a donc un certain intérêt pour l’ensemble de l’économie et de la société à éviter que les règles en matière de propriété intellectuelle ne viennent brider la création et
l’innovation. ‘
Ou encore : ‘ Le logiciel libre constitue en fait un bien commun amélioré sans cesse par les utilisateurs et crée un modèle d’innovation fondé sur l’échange libre des programmes et des
connaissances. Certaines entreprises ou administrations ont d’ailleurs recours à des logiciels libres : c’est le cas d’Iliad-Free ou de la direction générale des Douanes et Droits indirects pour ses logiciels de
bureautique. ‘
Des projets labellisés et financés dès l’été prochain
La satisfaction, du côté du monde du libre, est évidemment immense. ‘ Nous avons été les premiers étonnés [par la création de ce pôle, NDLR], affirme Alexandre Zapolsky, PDG de Linagora. Même
si c’était plus ou moins dans l’air, c’est un événement.
Je ne sais pas comment on peut donner un message plus fort. ‘
‘ Le rapport explique qu’on peut être innovant et compétitif
sans passer par le brevet logiciel, continue Alexandre Zapolsky. Il tord le cou à une industrie du logiciel basée sur une économie de rente. ‘Concrètement, le pôle de compétitivité va permettre de soumettre des projets à une labellisation. Ils pourront ainsi obtenir des financements et des moyens techniques. Les choses vont se mettre en place au cours du premier semestre
2007. Le monde du libre va mettre en place une organisation qui présentera les projets candidats à labellisation.Un bureau provisoire destiné à encadrer cette première phase sera composé de Robert Di Cosmo, professeur à Paris 7, d’Alexandre Zapolsky, de François Bancilhon, PDG de Mandriva, et de Stéphane Fermigier, PDG de Nuxeo.
‘ Je ne pense pas que l’on ait des projets financés avant juin, estime Alexandre Zapolsky, mais nous en avons plus d’une vingtaine prêts à être labellisés. ‘
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