Trois axes, dix-huit mesures et trente-sept pages. Le gouvernement a présenté aujourd’hui, à l’occasion d’un séminaire à Gennevilliers, sa « feuille de route numérique » dans laquelle il précise la politique qu’il souhaite mener en la matière. Les actions politiques se focalisent sur trois domaines prioritaires : la jeunesse, les entreprises et la société. En voici les plus importantes.
Former les jeunes… et les enseignants
Pour aider les jeunes à acquérir compétences et savoirs dans le numérique, le gouvernement prévoit de former, en l’espace de deux ans, 150 000 enseignants à « l’usage pédagogique des technologies de l’information et de la communication » (TIC). Une option « Informatique et Sciences du numérique » apparaîtra dans les programmes des classes de terminale générales et technologiques en 2014.
Un appel à projet de 10 millions d’euros sera lancé au deuxième trimestre pour développer des outils numériques spécifiques à l’enseignement primaire. Pour l’enseignement supérieur, il est prévu de développer d’ici à 2017 une offre complète de formation en ligne. Baptisée « France Universités Numériques », elle devra couvrir toutes les disciplines.
Un « plan d’action coordonné » devra, par ailleurs, orienter davantage les jeunes vers les métiers du numérique, avec l’objectif d’accroître de 3 000 jeunes par an le nombre de jeunes diplômés dans ce domaine en 2017. Pour les jeunes moins qualifiés, 2 000 emplois d’avenir seront créés dans les Espaces Publics Numériques.
Susciter l’excellence entrepreneuriale
Concernant les entreprises, le gouvernement compte intervenir à plusieurs niveaux. Pour renforcer l’écosystème du numérique, le feuille de route reprend l’idée de Fleur Pellerin du « quartier numérique », c’est-à-dire une zone où se concentreront de manière vertueuse entreprises, laboratoires et investisseurs. De tels quartiers numériques seront lancés dans 15 villes, à commencer par Paris d’ici à la fin d’année.
Parallèlement, le gouvernement va mobiliser 150 millions d’euros d’aides en R&D, dans le cadre des investissements d’avenir, pour développer cinq technologies stratégiques (objets connectés, calcul intensif, cloud computing, big data, sécurité). Pour développer les usages, le ministère de l’économie numérique se dotera, d’ici fin 2013, d’un « laboratoire à projets numériques » qui travaillera en liaison avec les collectivités territoriales et le laboratoire d’innovation publique prévu par le CIMAP.
Afin d’accélérer la « numérisation » de l’ensemble de l’économie, le gouvernement va distribuer 300 millions d’euros de prêts bonifiés aux PME pour les inciter à déployer des solutions numériques. Par ailleurs, il réitère son engagement dans la couverture intégrale du territoire en très haut débit d’ici à 10 ans, au travers d’un investissement massif de 20 milliards d’euros.
Les enjeux sociétaux sont encore flous
Les mesures liées à la société figurent parmi les moins concrètes de la feuille de route numérique car, souvent, les débats n’ont pas encore été tranchés. Ainsi, le gouvernement veut lutter contre l’optimisation fiscale des acteurs numériques, mais il attend les conclusions du Conseil national du numérique (CNNum) pour, éventuellement, modifier la loi fiscale en 2014. Pour connaître l’avenir de la Hadopi et, plus globalement, de la création à l’heure du numérique, il faudra patienter jusqu’à la fin du premier trimestre 2013, quand Pierre Lescure livrera ses conclusions de sa mission.
Le gouvernement souhaite renforcer la protection des données personnelles dans le cadre d’un projet loi sur « la protection des droits et libertés numériques » qui sera proposé au parlement « début 2014 au plus tard ». Cette loi sera l’occasion de durcir les règles sur la liberté d’expression afin de « lutter contre la diffusion d’appels à la haine sur l’internet », comme cela s’est produit récemment sur Twitter.
Signalons, enfin, une mesure de lutte contre le chômage, avec la création mi-2013 d’une plateforme d’agrégation des offres et des CV des demandeurs d’emplois.
Ci-dessous l’intégralité des 18 mesures du gouvernement:
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