Ce jeudi, l’heure était à ‘ l’effet waouw ‘. Une expression sortie de la bouche de Nonce Paolini, directeur général de Bouygues Telecom, et qui résume bien le sentiment général
d’enthousiasme sur les perspectives, en France, de la télévision mobile. Aujourd’hui se tenait en effet, dans les locaux du ministère des Finances, une réunion animée par le Forum de la TV Mobile, rassemblant un vaste aréopage de représentants du
monde des médias, des télécoms et des réseaux. Ainsi que deux ministres, Renaud Donnedieu de Vabres, pour la Culture et la Communication, et François Loos, pour l’Industrie. Deux représentants du gouvernement qui, eux, ne semblent guère touchés
par ‘ l’effet waouw ‘.Pourtant, tout semble prêt. Peu à peu, les premiers résultats des quatre expérimentations autorisées à Paris par le CSA, en septembre, commencent à tomber, et se montrent positifs. Ici, on parle de télévision mobile, c’est-à-dire de
technologies spécifiques (comme le DVB-H ou le T-DMB) transformant les portables en récepteurs de télévision, et non de la simple diffusion des TF1 et autres Canal+ par UMTS ou par EDGE, des réseaux qui n’ont pas été conçus pour cela à la base.Ce dernier cas connaît pourtant déjà un certain succès : selon Didier Quillot, le PDG d’Orange France, 350 000 de son million d’abonnés 3G seraient des ‘ mobiles téléspectateurs
réguliers ‘, y consacrant 30 minutes par jour.Mais, pour Nonce Paolini, ‘ la pire hypothèse serait d’utiliser les réseaux télécoms pour la TV mobile et de considérer le DVB-H comme un complément. Le DVB-H est la technologie la plus simple pour ce type de
diffusion ‘.
‘ Des décisions rapides ‘ attendues
Même si d’autres technologies, comme le T-DMB ou MediaFLO (promue par Qualcomm) sont testées, le DVB-H semble avoir les faveurs de l’industrie. ‘ Il n’y a plus de difficultés technologiques à lancer de la
diffusion en mode DVB-H en France ‘, affirme ainsi Gilles Maugars, directeur général adjoint en charge de la technique et de l’informatique à TPS, au vu des résultats des expérimentations.Ainsi, selon TDF, la couverture de Paris, en extérieur, a pu être réalisée uniquement avec quatre antennes. Reste le problème des lieux couverts. Des tests supplémentaires vont donc être effectués, dans le xve
arrondissement et dans la station de métro Concorde.Autre question : celle des fréquences. Une ressource bien occupée par les différents réseaux sans fil (Wi-Fi, radio, télévision…) et où le DVB-H devra se faire une place. Là aussi, les industriels semblent tranquilles. TDF a ainsi
réalisé une étude, dans quinze agglomérations, qui montrerait qu’un tel réseau pourrait sans trop de difficultés trouver sa place sur les ondes. Ne reste donc plus au Gouvernement qu’à attribuer des licences d’exploitation de ces fréquences.‘ Nous souhaitons que des décisions soient prises rapidement ‘, a résumé Arnaud Bosom, le directeur des technologies de TF1. Qui a dû participer aux concerts d’expressions dépitées à la
sortie de la salle. En effet, tout en se disant officiellement enthousiasmé par la télévision mobile, le Gouvernement a surtout joué du frein.Au sujet des expérimentations, François Loos a ainsi proposé de les prolonger, alors qu’aucun industriel ou diffuseur ne demandait un délai supplémentaire. Quant aux fréquences, les ministres de la Culture et de l’Industrie ont mis
laccent sur la libération du ‘ dividende numérique ‘. Avec la montée en puissance de la télévision numérique terrestre (TNT), la diffusion analogique de la télévision arrive en effet à son terme. Sa
fin libérera des fréquences, mais sans doute pas avant quatre ou cinq ans.Entre-temps, la position de la France, selon François Loos, de leader européen de la télévision mobile risque de changer de mains. Dès le mois de juin, les Italiens pourront ainsi regarder ‘ La Tre ‘ sur leurs
portables. Soit 15 chaînes en DVB-H incluant, évidemment, une retransmission de la Coupe du monde de football.
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