L’avortement est une épreuve dans la vie d’une femme. Mais avant de prendre cette décision, nombreuses sont celles qui cherchent des renseignements sur Internet. Pour répondre à leurs interrogations, le gouvernement a décidé de mettre en place un portail d’informations (ivg.gouv.fr) qualifié de « neutre et de qualité » sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG) qui sera inauguré officiellement le 28 septembre 2013.
Ce site est l’une des recommandations faites par le Haut conseil à l’égalité entre les hommes et les femmes dans un rapport remis à la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem. « Alors qu’une information fiable et accessible est fondamentale pour garantir l’exercice du droit à l’avortement par les femmes, les organisations anti-IVG sont les plus visibles et accessibles sur Internet, indiquait le Haut conseil dans un communiqué au début du mois de septembre. L’efficacité et l’urgence appellent l’Etat à innover et s’adapter sur le terrain de l’information et de la communication sur l’IVG sur Internet. » Dont acte.
« Aujourd’hui, l’accès à l’avortement est l’objet de remises en cause insidieuses », écrivait le Haut conseil. De fait, ces dernières années, plusieurs sites discrètement pilotés par des opposants à l’IVG ont fait leur apparition sur la Toile. Le nom des sites, leur design… tout laisse à penser que ces sites sont sérieux et bien renseignés. Sauf que sous couvert d’informer les femmes, les études évoquent les dangers de ce type d’intervention,les articles sont systématiquement négatifs de même que les témoignages. Franck évoque sa culpabilité, Clara se sent seule… Même réflexion lorsque l’on se penche sur les photos d’illustration, souvent anxiogènes. Le bonheur est finalement dans le choix de garder l’enfant à venir. Bref, tout est fait pour orienter le choix des internautes comme le montre une enquête réalisée par deux journalistes de l’AFP.
Pour couronner le tout, ces sites remontent souvent en tête des réponses lors d’une recherche sur un moteur de recherche. Mais pour bénéficier d’un si bon référencement, des sites payent. C’est aussi en payant qu’ils se retrouvent régulièrement dans les publicités ou publications suggérées (sponsorisées) sur Facebook.
Un site « neutre »
Le gouvernement a donc souhaité, en premier lieu, rappeler aux femmes qu’en France l’avortement est un droit. « Ce site d’information permettra à chaque femme de disposer de tous les renseignements utiles pour éclairer son choix, compte tenu de la législation applicable. Il orientera les femmes vers les professionnels formés pour bénéficier de renseignements sur les lieux accessibles, pour une information ou un acte d’IVG, ou pour une écoute », écrivent la ministre des Droits des femmes et la ministre des Affaires sociales et de la Santé dans un communiqué.
Par ailleurs, le gouvernement a travaillé avec Google pour que désormais, ce soit des sites institutionnels qui remontent en tête des réponses issues de recherches sur les termes « IVG » et « avortement ».
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.