Le système des enchères n’a finalement pas remporté les faveurs du gouvernement français. Laurent Fabius, ministre des Finances, a rendu publique, mardi 6 juin à l’Assemblée nationale, sa décision sur le mode d’attribution des licences UMTS de téléphonie mobile. Il y aura quatre licences cédées chacune contre 32,5 milliards de francs (4,95 milliards d’euros). Ces 130 milliards de francs (19,8 milliards d’euros) seront essentiellement affectés au fonds de réserve pour les retraites. La durée des licences étant de quinze ans, les futurs opérateurs de téléphonie à haut débit acquitteront à l’État un quart du montant total en 2001, un quart en 2002 et le solde sur les treize années restantes. Les licences seront distribuées début 2001 par le ministre chargé des télécommunications, après une étude préalable des dossiers déposés auprès de l’ART (Autorité de régulation des télécommunications). Pour l’heure, aucun dossier n’a été encore déposé. En effet, selon un communiqué de l’ART, “les conditions d’appel à candidature pour la délivrance des autorisations doivent être définies avant l’été “.
Des opérateurs mécontents
Lors d’une conférence tenue quelques heures après l’annonce de Laurent Fabius, Jean-Marie Messier, président de Vivendi (propriétaire de 44 % du capital de Cegetel qui contrôle 80 % de SFR), a qualifié le prix demandé par l’État “ d’exorbitant, et d’impôt économiquement injustifié “. France Télécom, par la voix de Gérard Moine, secrétaire général du groupe, s’est déclaré “préoccupé par le niveau plus élevé que celui que nous prévoyions “. En effet, l’opérateur national avait tablé sur un chiffre de 25 milliards de francs (3,9 milliards d’euros). Cependant, ce montant ne semble pas décourager les ambitions de France Télécom sur les futures licences de téléphonie mobile de troisième génération attribuées dans les autres pays européens.Inspiré par les Britanniques, le gouvernement a multiplié par treize le coût initialement pressenti des licences UMTS. Joli bénéfice. Mais cette modalité d’attribution renforce les chances des opérateurs français d’obtenir une licence, avec un léger bémol pour Bouygues Telecom, moins à l’aise financièrement que SFR et France Télécom.
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