Le dossier de la TNT risque-t-il d’exploser ? Les premières chaînes de télévision numérique hertzienne ne verront-elles le jour qu’en 2004, alors qu’on nous les promettait dès cette année ? C’est l’inquiétude qu’a créée le ministre de la Culture et de la Communication, Jean-Jacques Aillagon, depuis sa prise de fonction. Une seule lettre de sa part a suffi à faire prendre trois mois de retard au calendrier prévu par le CSA.La semaine dernière, le nouveau ministre a ainsi envoyé une lettre au CSA pour lui demander d’ouvrir une nouvelle “concertation “, entre l’autorité audiovisuelle et son ministère, sur la mise en ?”uvre de la télévision numérique terrestre (TNT).Bien qu’acceptant l’idée d’une nouvelle discussion avec le gouvernement, le CSA a, dans un premier temps, maintenu son calendrier d’attribution des chaînes. Les auditions des projets débuteront lundi prochain et se termineront le 1er juillet.Finalement, l’autorité administrative indépendante a repoussé à fin octobre l’annonce du choix des chaînes de la TNT. Officiellement, ce retard de trois mois est justifié par le temps nécessaire à l’étude par le CSA des 66 candidatures.Pourtant le président du CSA, Dominique Baudis, avait réaffirmé ces derniers mois sa volonté de respecter le calendrier fixé. On peut être surpris de cette concession de la part de Dominique Baudis, dans la mesure où seule une demande de moratoire du gouvernement auprès du Parlement eut permis au ministre de modifier le calendrier.
Les industriels, ” près de leurs sous “, mettent la pression
Cette annonce nourrit l’inquiétude des sociétés qui misent sur la TNT. D’autant que depuis janvier les rumeurs se multiplient, selon lesquelles la droite, une fois au gouvernement, retarderait sciemment le développement de la TNT. La raison invoquée serait l’inquiétude des dirigeants politiques de voir la TNT déstabiliser les groupes français de télévision. Car, avant d’investir dans de nouveaux modes de diffusions, les TF1, M6, et autres Canal+ préfèreraient consolider leurs activités actuelles.A cela s’ajoute la grogne des producteurs de cinéma français, qui craignent que les montants investis sur ces projets le soient au détriment des productions audiovisuelles.Alors que les professionnels tablaient jusqu’à maintenant sur un lancement de la TNT à la mi-2003, il est difficile aujourd’hui davancer une date. Car le CSA a aussi annoncé “engager une concertation avec le gouvernement en vue de trouver des réponses aux questions techniques, économiques et juridiques encore en suspens”.Et personne ne peut dire combien de temps dureront ces nouvelles concertations entre le CSA et le gouvernement.
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