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Le Google Pixel dominera-t-il l’iPhone en photo ?

En mettant l’accent sur la photo, Google rentre frontalement en concurrence avec Apple et ses iPhone, qui comptent parmi les références dans ce domaine..

Les téléphones de Google n’ont jamais été des stars en photo et Google veut changer la donne : lors de sa conférence d’hier, mardi 4 octobre, l’entreprise californienne a présenté son premier vrai téléphone 100% contrôlé par Google et a mis l’emphase sur les capacités photo de son nouveau terminal haut de gamme de référence, le Pixel.

Samsung Galaxy S24
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Notre collègue Raphaël Grably, présent lors de  la projection européenne à Londres, a pu prendre quelques photos de comparaison avec un Samsung Galaxy S7 et si cela est insuffisant pour un test, leur analyse à la lumière de la fiche technique et des différentes promesses de Google permet d’affirmer que le Pixel est sans aucun doute l’un des meilleurs smartphone Android en photo.

DxO, caution cocorico

Avant de parler technique, revenons sur un indicateur marquant de l’annonce de la partie photo : le score DxO Mark de 89, score qui place (théoriquement) les Pixel au top de ce qui se fait actuellement dans le domaine. DxO Mark est un classement de qualité d’image publié par DxO, une entreprise française sise à Boulogne-Billancourt. Spécialiste de l’image, DxO propose de nombreux produits grand public comme professionnels.

Du côté des consommateurs, on connaît très bien ses logiciels, dont le fameux DxO Optics Pro (actuellement en version 11), solution de développement RAW qui a comme force la parfaite gestion des défauts optiques de la majeure partie des couples boîtiers/optiques du marché. Les photographes d’architecture et de paysages louent DxO pour l’extrême qualité d’image que le logiciel apporte, notamment dans la correction des perspectives. Outre d’autres logiciels (Filmpack, Viewpoint) DxO a sorti le premier module caméra dédié à l’iPhone, le DxO One, testé l’an dernier par nos soins.

DxO a aussi d’autres activités B2B (entreprises), que ce soit dans la mesure de la qualité d’image ou, plus intéressant, dans le développement de solutions matérielles et logicielles de corrections optiques. Les modules photo des smartphones sont en effet loin d’être parfaits et il est plus facile et moins coûteux de corriger les défauts de manière logicielle plutôt que de repousser les qualités physiques des composants produits par dizaines de millions à des cadences délirantes. Nous savons par exemple que DxO a travaillé, à l’époque avec Palm et bien d’autres entreprises de smartphones, même si l’ensemble de ces deals sont confidentiels. Impossible de dire si Google a intégré ou pas des technologies DxO dans son Pixel, mais le classement réputé sérieux de l’entreprise française laisse entendre qu’il doit être un excellent cru.

Sony 12 Mpix… comme tout le monde !

Selon de nombreuses informations concordantes, Google aurait utilisé le tout dernier capteur Sony de 12 Mpix, l’IMX378. En limitant la définition de son capteur – on trouve des modèles à plus de 20 Mpix, notamment chez Sony – Google fait le même pari qu’Apple (qui utilise des capteurs Sony depuis l’iPhone 4) à savoir faciliter la prise de vue en basses lumières. Le capteur au format 1/2. 3 de pouce et d’un ratio de 4/3 dispose en effet de photosites – improprement appelés « pixels » – de grande taille, 1,55 micron qui captent plus de lumière.

On sent ici le consensus industriel entre Apple, Google, Sony, Huawei, etc. qui considère que compte tenu des technologies et contraintes actuelles des smartphones,  une définition de 12 Mpix est largement suffisante. Un point de vue que nous partageons pleinement : mieux vaut désormais travailler les qualités optiques, les technologies de stabilisation, de rendu des couleurs, d’AF, etc. plutôt que la montée en définition.

Optique lumineuse et très grand angle

Si nous n’avons pas encore d’information sûre quant à la focale des Pixel, les images de comparaison que nous avons entre le Pixel et le Samsung Galaxy S7 semblent montrer que les deux terminaux offrent le même angle de vue, soit environ 26 mm en équivalent reflex 24×36. Une focale très grand angle donc, idéale pour les paysages et les scènes de vie mais peu adaptée au portrait contrairement au second module caméra de l’iPhone 7 Plus, un équivalent 56 mm.

L’optique ouvre à f/2, soit un peu moins que les iPhone 7 (f/1.8) et autres Galaxy S7 (f1/7). Une grande ouverture n’étant pas nécessairement synonyme de qualité, espérons que Google ait volontairement limité l’ouverture pour garantir le piqué et l’homogénéité de l’image Sur ce plan, la fiche technique de la concurrence est un cran au-dessus.

Pas de stabilisation optique mais un gyroscope intégré

Contrairement à Apple, Samsung et autres, Google n’a pas intégré de stabilisation optique dans ses Pixel mais une « simple » stabilisation électronique (EIS, electronic image stabilization) épaulée par un gyroscope intégré. Quoi que risquée – les stabilisations optiques et mécaniques sont réputées meilleures que les électroniques – cette approche est intéressante. En effet, la stabilisation optique implique qu’une lentille soit mobile à l’intérieur du bloc. En éliminant cette lentille on simplifie la conception, on diminue la taille du bloc de même que le coût de production.

Il reste à voir si le couple gyroscope + algorithmes de stabilisation fonctionne bien, mais n’oublions pas que Google est une entreprise avant tout logicielle. Et gardons à l’esprit que la grande puissance des processeurs actuels permet notamment à Apple de générer des effets optiques (bokeh sur l’iPhone 7 Plus) de manière convaincante.

Pixel, Pixel XL : même combat

Contrairement aux iPhone, où chaque version Plus a apporté des fonctions supplémentaires à la version « normale » – stabilisation optique en photo pour les 6, stabilisation optique aussi en vidéo pour les 6S et second module caméra pour les 7 – les Pixel sont équipés des mêmes composants et offriront (théoriquement) les mêmes performances.

Sur les quelques clichés comparant le Pixel au Galaxy S7 que nous avons rapportés de la conférence de Londres, le niveau de détail du terminal de Google semble être au même niveau que celui de Samsung, même si la balance des blancs paraît un poil rigoriste.

Il nous faudra mettre la main plusieurs jours sur un terminal en version finale pour prononcer un verdict définitif, mais les premiers éléments paraissent prometteurs. Il reste deux inconnues de taille : la vitesse de lancement de l’application photo et la vitesse de mise au point, deux éléments clés de la réussite (ou de l’échec) d’un smartphone en photo.

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