J’en ai eu le souffle coupé : le marché de l’antivirus a progressé de 13 % l’an dernier pour dépasser les 4 milliards de dollars. Imaginez : les bogues et les failles de Windows ont créé une industrie aussi
florissante que celle des sonneries pour mobiles. Mieux : avec sa nouvelle initiative Forefront, Microsoft semble bien décidé à en croquer une partie.Ainsi, après avoir engendré un marché gigantesque sur la faible sécurité de ses produits, il finit par en profiter en vendant aussi de quoi se mettre à l’abri. J’ai toujours trouvé quelque chose d’indécent à ce que Microsoft fasse
payer un antivirus pour Windows ou Outlook. Au vu de la croissance de ce marché, j’en suis aujourd’hui carrément retourné. Bien sûr, un antivirus gratuit aurait fait planer le spectre d’un nouveau procès antitrust.Mais il faut parfois se placer du côté de l’intérêt général. C’est un peu comme les carrossiers qui se plaignaient de la baisse des accidents de la route. Mieux vaut un système d’exploitation majoritaire beaucoup plus sûr qu’un
bataillon d’éditeurs vautours bien fringant. Or, en participant activement au marché de la sécurité, Microsoft pourrait être moins enclin à rendre ses produits les plus fiables possible.Car l’abondance de virus sur Windows n’est pas seulement liée à sa part de marché. Son modèle de sécurité est archaïque ?” celui de Windows Vista s’inspire d’ailleurs d’Unix. Si Mac OS, ou Linux, détenait 90 % de
parts de marché, il souffrirait certainement, lui aussi, des virus. Mais le marché des antivirus n’atteindrait alors probablement pas les 4 milliards de dollars.(*) Anicet Mbida est rédacteur en chef adjoint de 01 Informatique
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