« Les Français ne veulent pas d’un concours de testostérone, ils veulent du réseau », a lâché avec lassitude le président de l’Arcep Sébastien Soriano à l’occasion de l’Université d’été du Très Haut Débit qui se tenait à Marcq-en-Barœul cette semaine. Invité à s’exprimer devant les industriels de la filière et des élus, il n’a pas caché son agacement vis-à-vis des piques lancées à son égard dans la presse par le patron d’Orange. Stéphane Richard parle en effet de « harcèlement » de la part de l’Arcep parce que l’autorité a lancé plusieurs procédures contre son entreprise.
Ce sont les élus qui demandent plus de contrôle
Refusant la surenchère, Sébastien Soriano a malgré tout répondu brièvement sur le fond de la querelle. « On ne s’est pas réveillé un jour avec l’envie de jouer avec notre bâton de gendarme à l’Arcep ! Ce sont les élus qui nous demandent plus de contrôle et de prendre des sanctions lorsque les engagements ne sont pas respectés ! ». Il a rappelé qu’il avait été confirmé par les deux assemblées avant d’être nommé et qu’il était régulièrement auditionné par les parlementaires qui lui demandent des comptes sur ses actions. Le message de Sébastien Soriano était clair : prendre de la hauteur vis-à-vis du conflit avec Orange et rappeler qu’il tire sa légitimité des élus de la Nation.
Mais la situation reste très tendue. L’opérateur historique a déposé il y a quelques semaines une question prioritaire de constitutionnalité auprès du Conseil d’Etat qui risque de supprimer le pouvoir de sanction de l’Arcep. Si la procédure aboutissait, l’autorité pourrait se retrouver démunie face aux opérateurs qui ne rempliraient par leurs engagements de couverture mobile et de déploiement de la fibre optique. Le tout ayant pour effet de retarder le Plan France Très Haut Débit.
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