D’ici 2030, le géant de l’automobile chinois BYD compte dépasser Tesla avec des modèles plus accessibles. La marque l’a fait temporairement en cette année 2024, et compte asseoir sa domination. Même si l’empire du Milieu reste un marché plus important, il sera stratégique de pouvoir vendre en Europe. Après des plans d’usine au Mexique pour vendre aux États-Unis, et après une première usine européenne en Hongrie, voilà que la France compte lui faire les yeux doux et lui laisser une porte ouverte.
« Plusieurs milliards d’euros » d’investissement BYD
Cette usine située à Szeged, dans le sud de la Hongrie, a permis à BYD d’éviter d’intégrer un pays européen plus en tension avec la Chine. Elle produira d’ici l’année prochaine ses premières voitures électriques, en plus de bus électriques qui y sont déjà assemblés. Après le passage de Xi Jinping en France à la rencontre du Président Emmanuel Macron, le nouveau directeur européen de BYD a confirmé qu’il allait compter « effectuer un lourd investissement dans l’Union européenne », de « plusieurs milliards d’euros ».
En réponse à ce projet, le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire a déclaré que « la France accueille tous les projets industriels », avant de préciser que « BYD et l’industrie automobile chinoise sont les bienvenus en France ». Des propos qui contrastent avec les discussions européennes pour tenter de maîtriser la venue des marques chinoises sur le marché, qui risquent de faire mal aux autres constructeurs. En cause : des modèles moins chers, et des subventions publiques qui ont aidé les fabricants chinois à casser les prix.
Face à une BYD Seagull, qui est proposée à moins de 20 000 euros, de nouveaux modèles français très importants pour l’industrie risque de devoir revoir leurs objectifs de vente. Notamment la R5 E-Tech de Renault et la ë-C3 de Citroën, toutes deux prévues à moins de 25 000 euros et commercialisées cette année.
La première visite du Président Xi en France depuis cinq ans arrive donc dans un contexte particulier. À la suite d’une enquête autour du soutien de la Chine sur son industrie automobile, l’Europe pourrait lui imposer des quotas, ou des frais de douanes. Un projet qui n’empêcherait pas, cela dit, l’arrivée de ces entreprises sur le Vieux Continent, pour venir assembler leurs voitures localement.
La France face au reste de l’Europe
La France reste en compétition avec d’autres pays européens, notamment à l’Est – le Président Xi poursuivait d’ailleurs ses visites d’État à Belgrade en Serbie, et à Budapest en Hongrie – mais aussi avec l’Allemagne où Tesla possède une usine à Berlin. L’Italie cherche aussi à encourager les industriels à venir s’établir dans le pays, là où Stellantis, qui possède Fiat, ne produit que la Fiat 500 électrique sur son site historique à Turin. Tesla est concerné, alors que le constructeur cherche aussi à installer une deuxième usine en Europe.
Pour vendre ses voitures en Europe, sans usine, BYD achemine actuellement par voie maritime, avec un gigantesque cargo capable de transporter 7 000 véhicules, et qui lui est propre. L’entreprise ne passe pas par une société tierce pour limiter les coûts et les complications, mais le nouveau directeur européen de la marque reconnaissait que cette situation « n’est pas faisable sur le long terme ».
La situation est déjà problématique, notamment avec la France, qui ne délivre pas de bonus écologique (4 000 euros) aux clients qui achèteraient un modèle assemblé ailleurs qu’en Europe.
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