Ironie du sort, c’est dans une ancienne armurerie de New York que Samsung vient d’annoncer le Galaxy Note 8. Avant même sa sortie, le smartphone bénéficie d’une notoriété toute particulière. En cause, un prédécesseur aussi éphémère qu’historique, le Galaxy Note 7, retiré du marché quelques jours à peine après son lancement pour cause d’explosions en série. Pour le Sud-coréen, le bout du tunnel est proche : c’est probablement la dernière fois que ces difficultés seront évoquées. Elles l’ont été au printemps, lors de la sortie du Samsung Galaxy S8. Mais celui-ci a mis une claque visuelle suffisamment forte pour faire retomber la pression. Le Samsung Galaxy Note 8 en est le prolongement naturel. Même processeur. Même écran bord à bord – en plus grand. Il se démarque par deux éléments très attendus : un stylet et un second capteur photo.
Samsung limite les risques
Dès le 15 septembre prochain, le Note 8 sera mis en rayon – les précommandes s’ouvrent ce 23 août. Il sera vendu 1009 euros. Soit 100 euros de plus que le Samsung Galaxy S8+ et 200 euros de plus que le Samsung Galaxy S8. En France, c’est un petit événement. La gamme Note, qui a initié le succès des smartphones grand format et influencé l’ensemble du marché, est absente depuis la sortie du Samsung Galaxy Note Edge… en décembre 2014. Soit une éternité. La faute à un Samsung Galaxy Note 5 absent de l’Hexagone et au destin tragique du Note 7. Pour les retrouvailles, Samsung a limité les risques.
Après avoir vu un Samsung Galaxy S8, difficile d’être surpris par les lignes du Note 8. A raison, Samsung a conservé l’âme du S8. L’écran Amoled de 6,3 pouces (Quad HD+)- impressionne toujours autant, envahissant presque l’ensemble de la surface avant. Même sans instrument de mesure, nous pouvons avancer que la qualité d’affichage est au rendez-vous, avec un taux de contraste infini – propre à la technologie Amoled – et une luminosité qui semble proche de celle d’un Galaxy S8. Malgré cette immense diagonale, la prise en main est bien aidée par cette optimisation de l’espace.
La puissance au beau fixe
La fiche technique du Samsung Galaxy Note 8 est très proche de celles des Galaxy S8 et S8+. Les trois appareils partagent leur processeur (Exynos 8895 en Europe, Snapdragon 835 aux Etats-Unis), 64 Go de stockage extensibles avec une carte microSD, la résistance à l’eau (IP68) et des haut-parleurs signés AKG. Le Note 8 se distingue par sa mémoire vive de 6 Go, contre 4 Go pour les deux derniers Galaxy S. Alors qu’il est plus imposant que le Galaxy S8+, la capacité de sa batterie est plus faible : 3300 mAh contre 3500 mAh. Le traumatisme du Note 7 n’est probablement pas étranger à cette prudence qui, on l’espère, n’impactera que peu l’autonomie du smartphone.
Mais Samsung n’avait pas envie de sortir un « Galaxy S8++», esthétiquement trop proche des appareils lancés plus tôt dans l’année. Le design évolue à la marge, avec des coins plus anguleux. Il serait exagéré de comparer le Samsung Galaxy Note 8 à ce que peut faire Sony avec ses Xperia, mais l’effet rectangulaire est assumé. Nous avons apprécié ces finitions plus tranchantes, notamment associées au coloris noir. Elles pourraient toutefois s’avérer plus clivantes que les courbes du Galaxy S8, au même titre que le coloris bleu électrique qui donne à la coque en verre de faux airs de plastique.
Le S Pen enfin de retour
En France comme ailleurs, la fidélité des amateurs de la gamme devrait être entretenue par la présence du stylet, accessoire détesté par certains, adoré par d’autres. Avec une mine de 0,7 mm d’épaisseur et 4096 niveaux de pression, le S Pen est plus précis et plus performant que celui du Galaxy Note Edge. Il permet un confort de prise de note et de dessin inédit sur un smartphone, comme sur de nombreuses tablettes. Dans les faits, l’expérience utilisateur proposée par le S Pen est identique à celle que nous avions connue avec le Galaxy Note 7.
En effaçant le Note 7 de sa mémoire, Samsung ne se prive pas de surfer sur les mêmes “nouveautés” logicielles que l’an dernier. On retrouve les fonctions de prise de note à la volée – directement depuis l’écran verrouillé – et de traduction d’un texte sélectionné avec le stylet. Livré avec Android 7.1.1, le Galaxy Note 8 facilite encore les usages multi-fenêtres. Dans le menu qu’on déroule depuis les bords incurvés, un même raccourci permet désormais d’ouvrir deux applications, en divisant la surface d’affichage. Pratique, à condition d’avoir des usages routiniers.
Photo : sur les traces d’Apple, Xiaomi, Asus et OnePlus.
En 2014, Apple s’inspirait du succès de Samsung en agrandissant le format de ses smartphones. En 2017, c’est au tour de Samsung de reprendre les codes de son meilleur rival, l’iPhone 7 Plus. Pour la première fois, le fabricant asiatique commercialise un smartphone équipé d’un double capteur photo. Ce n’est pas un hasard s’il reprend l’idée d’un mode portrait amélioré (avec effet bokeh) en ajoutant au capteur grand angle de 12 Mpix (Dual Pixel, ouverture f/1.7, comme sur le S8) un second capteur, lui aussi de 12 Mpix, mais avec une focale plus resserrée. Le but est de réaliser des photos où les visages sont moins déformés qu’avec les capteurs grand angle utilisés sur nos smartphones, le tout avec un flou d’arrière-plan. Après Apple, Xiaomi et son Mi6, Asus et son Zoom S ou OnePlus ont adopté la même stratégie.
Soyons clairs, aucun fabricant ne parvient à reconstituer une transition parfaite entre la partie nette et la partie floue. Nous avons pu prendre quelques clichés – en intérieur uniquement – avec le Samsung Galaxy Note 8. Dans ces conditions lumineuses difficiles, l’image produite par le second capteur semblait meilleure que celle produite par le second capteur de l’iPhone 7 Plus. En revanche, la transition entre la zone floue et la zone nette s’est révélée un peu brutale, parfois avec quelques ratés. Le modèle testé n’étant pas une version définitive, Samsung ne nous a pas autorisés à publier les images. Nous pouvons toutefois conclure que la partie logicielle devra encore profiter de quelques améliorations pour arriver à la hauteur des produits d’Apple et de OnePlus, à nos yeux les plus convaincants.
Nos tests permettront prochainement de mieux juger la qualité du mode portrait du Galaxy Note 8. En attendant, Samsung parvient à se démarquer par sa méthode de prise de vue. Comme chez la concurrence, le mode portrait – et donc le second capteur – s’active depuis l’application photo. Mais contrairement à l’iPhone 7 Plus ou au OnePlus 5, le Note 8 capture systématiquement deux images, une avec chaque capteur. A l’arrivée, l’utilisateur peut à la fois intensifier le flou d’arrière-plan à sa guise (sur une échelle de 0 à 100%) et/ou profiter d’une photo grand angle – donc plus large – prise avec le premier capteur, identique à celui du Galaxy S8. Une latitude qui plaira aux créatifs.
Après avoir fait l’unanimité avec le S8 – hormis concernant le fâcheux emplacement du capteur d’empreintes digitales, Samsung rebondit avec peu ou prou les mêmes ingrédients. L’absence de prise de risque aurait même été préjudiciable sans l’arrivée du second capteur photo. Reste à savoir si les consommateurs seront prêts à débourser plus de 1000 euros, du jamais vu dans le monde Android pour un smartphone haut de gamme « classique ». Avec son superbe écran et son stylet, le Note 8 n’aura sans doute aucune peine à faire rêver, voire craquer, les fidèles de la gamme. Pour les autres, ce ne sera le cas que si le mode portrait du Galaxy Note 8 fait vraiment ses preuves.
Lire les caractéristiques complètes du Samsung Galaxy Note 8
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
