Du 15 au 17 mai, Paris a accueilli la conférence du G8 intitulée Instaurer la confiance et la sécurité dans le cyberespace. Elle a réuni près de 300 intervenants, représentants les pouvoirs publics et les entreprises des NTIC des huit premières puissances industrielles mondiales. Si aucune mesure concrète n’a été adoptée dans le cadre de la conférence, le ministre français de l’Intérieur, Jean-Pierre Chevènement, a annoncé à cette occasion la création de l’Office central de lutte contre la cybercriminalité (OCLCTI). Ce huitième office de la police française “sera le correspondant des services étrangers équivalents, parmi lesquels le réseau de points de contact créé lors du sommet du G7 à Washington en 1997 “, a précisé le ministre. Intégrés à la direction centrale de la PJ, les 30 à 35 policiers de cet office participeront aux enquêtes judiciaires, offriront des services de formation, de veille et de recherche technologique.
Des positions divergentes
L’Europe et les États-Unis se sont encore une fois opposés sur les moyens à mettre en ?”uvre. Les États-Unis prônent la non-intervention des états pour laisser aux entreprises de haute technologie le soin de sécuriser les systèmes d’information. La France a proposé la mise en place de règles internationales ne contrevenant pas, d’un point de vue juridique, à la souveraineté des États. L’Europe, elle, préconise une collaboration avec les entreprises. Invitées aux débats, ces dernières ont émis un avis proche de celui des États-Unis. Le Global Internet Project, auquel participent IBM et Netscape, envisage l’état comme un gendarme qui doit leur donner les moyens d’assurer efficacement la sécurité sur le Net sans pour autant être un moteur dans ce domaine. L’Internet Alliance Association (AOL, IBM, Microsoft…) est, pour sa part, hostile à la participation des entreprises aux enquêtes policières, arguant d’une confusion des rôles et du manque de compétences des autorités.La conférence de Paris a eu le mérite de mettre en présence le monde de la politique et celui des hautes technologies Mais, tant que l’Europe et les États-Unis n’auront pas mis de côté leurs divergences idéologiques, le débat n’avancera pas. Sans surprise, l’Union européenne fait preuve, encore une fois, d’une volonté plus forte en matière de lutte contre la cybercriminalité, et la France, de plus d’interventionnisme que les États-Unis dans les affaires ” privées ” d’Internet.
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