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Le futur Concorde (Boom Supersonic) vole à nouveau

Boom Supersonic se rapproche de son premier vol à la vitesse du son, alors que son avion vient de réussir un deuxième vol d’essai, cinq mois après son premier test. Le retour du Concorde, 21 ans plus tard ?

À Denver, il y a dix ans, naissait Boom Supersonic, une entreprise aéronautique dont le principal objectif fut le développement d’un avion commercial capable de voler à la vitesse du son. Deux ans après avoir dévoilé les réacteurs qui animeront l’aéronef, l’entreprise a choisi 2024 pour se lancer, avec un premier vol d’essai au mois de mars et la perspective d’un premier vol complet à la fin de l’année. En ce mois d’août, Boom Supersonic a réalisé un deuxième essai, lors duquel l’avion a volé et rétracté son train d’atterrissage.

Pour décoller, l’appareil a utilisé la base de Mojave, en Californie. Celle-ci a servi à l’industrie aérienne, mais aussi à l’industrie spatiale, avec des vols d’essai de Virgin Galactic notamment. Pour la première fois, Boom Supersonic a donc rétracté et ressorti le train d’atterrissage de son modèle XB-1, et a profité de l’occasion pour « tester un nouveau système numérique d’augmentation de la stabilité », écrivait la startup dans un post sur X. « Nous continuons de viser la fin de l’année pour un vol supersonique », ajoutait-elle.

L’aéronef de Boom Supersonic ne ressemble pourtant pas à ce que l’entreprise cherchait au départ : un avion capable de transporter 55 passagers. Avec son XB-1, il n’y a pas de cabine, mais seulement un cockpit façon avion de chasse. Il faut dire que l’appareil, surnommé « Baby Boom », est un démonstrateur à l’échelle 1/3, qui ne sera pas la version finale de ce que cherche à faire Boom Supersonic. Ses caractéristiques sont toutefois impressionnantes : avec ses réacteurs, il doit pouvoir atteindre Mach 2,2, soit plus de deux fois la vitesse du son, avec 1 900 kilomètres d’autonomie.

Futur avion commercial et projet avec la NASA

Le futur commercial de la société passera par le modèle « Overture », qui devrait comporter une cabine dans son fuselage, avec entre 65 et 88 sièges disponibles pour les passagers. Son autonomie doit atteindre 7 870 kilomètres, de quoi réaliser des vols transatlantiques, à la manière du Concorde il y a plus de vingt ans (il reprend d’ailleurs le concept des ailes delta). Pour cet aéronef, les vols d’essai doivent commencer en 2026, pour un lancement commercial en 2030. À noter que les premiers vols d’essai du XB-1 cette année ont cinq ans de retard sur le programme initial.

En parallèle, Boom Supersonic a été approché par la NASA dans le cadre d’un projet d’étude sur un avion capable de voler à une vitesse de Mach 4. Il s’agirait de réfléchir à comment produire un avion de ligne capable de se déplacer à cette vitesse, et Boom Supersonic a rejoint un groupe de travail dirigé par Northrop Grumman Aeronautics Systems (le fabricant du B-2 Spirit et du drone RQ-4 Global Hawk), avec comme partenaires Rolls-Royce North American Technologies.

Derrière la société, les investissements furent nombreux, au fil des années. On retient la présence d’un certain Sam Altman, aux débuts de Boom Supersonic, après son incubation avec Y Combinator (le plus célèbre accélérateur de startups nord-américain). En décembre 2017, la compagnie aérienne Japan Airlines avait rejoint le projet et investi 10 millions de dollars. À ce moment-là, la startup atteignait 51 millions de dollars de capitalisation et annonçait qu’elle serait en mesure de construire le XB-1.

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Hadrien Augusto
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