Pari gagné pour l’Afnic.
La nouvelle procédure d’enregistrement des noms de domaine en .fr (et en .re pour l’île de la Réunion), mise en place le 11 mai dernier par l’Association française pour le
nommage Internet en coopération, a suscité un bel engouement.’ Mardi 18 mai au soir, 20 000 noms de domaine étaient installés, 20 000 étaient en cours de validation et 30 000 encore en file d’attente ‘, indique Jean-Yves Babonneau,
directeur de l’Afnic. Au total, lors de cette ouverture réservée aux personnes morales et à certaines personnes physiques (comme les professions libérales), 514 prestataires ont envoyé 250 000 requêtes en une semaine, portant
sur près de 70 000 noms de domaine en .fr et .re (moins de 4 % pour celle-ci). Soit une croissance d’environ un tiers du nombre de domaines existants sous ces extensions.L’objectif avoué est d’atteindre 300 000 noms de domaine installés fin 2004, en attendant l’ouverture à l’ensemble des personnes physiques, prévue pour le premier trimestre 2005. Chacun pourra alors
acheter le nom de domaine de son choix.
Une libéralisation sous contrôle
Parmi les noms de domaine les plus demandés depuis le 11 mai, de nombreux noms génériques : avion, bio, assuranceauto, blagues, cheveux, emploi, montagne, maison, plaisir, charme, patron, repas, siteinternet…Si le demandeur n’a aucun justificatif à fournir, la libéralisation du .fr n’implique pas l’absence de contrôle. D’abord, le nom demandé doit être disponible, donc ne pas encore avoir de propriétaire, et ne pas figurer sur
une liste de 800 termes dits ‘ fondamentaux ‘, qui ne sont pas réservables : armée, police, Internet, artisan… Ensuite, à partir des informations fournies par le prestataire ‘ vendeur ‘ du nom de domaine,
l’Afnic procède à un certain nombre de vérifications : la territorialité du demandeur, c’est-à-dire son inscription dans les bases publiques (INPI, Insee, greffes…) et la validité des informations d’identification
fournies dans la requête.’ Grâce à ces critères, la zone .fr est considérée comme la mieux gérée des zones nationales : le .fr est un gage de confiance ‘, se félicite Jean-Yves Babonneau. A linverse par exemple du .com, dont
Verisign estime à 70 % le nombre de titulaires non identifiés. Résultat : pour cette période d’ouverture, peu de cybersquatting, cette technique qui consiste à réserver un nom de domaine correspondant à une entreprise connue afin de
le revendre ou d’en usurper l’utilisation.Il y a également eu ‘ très peu de noms d’hommes politiques ou à caractère pornographique, précise le directeur de l’Afnic, lorsqu’un demandeur choisit un nom, il sait qu’il
sera identifié et qu’il s’expose, en cas d’abus, à la juridiction française : cela le responsabilise. La maturité des internautes français et notre capacité ?” éprouvée?” d’identification nous
ont permis d’assouplir sereinement l’enregistrement du .fr ‘. En cas de litige, plusieurs procédures sont en place, et en dernier recours, c’est aux tribunaux qu’il reviendra de trancher.
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