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Le fossé numérique n’est pas près d’être comblé

Actuellement, 80 % des utilisateurs d’internet se trouvent dans les pays les plus riches. La faute à qui ? Au G7, aux hommes politiques, aux industriels,…

Actuellement, 80 % des utilisateurs d’internet se trouvent dans les pays les plus riches. La faute à qui ? Au G7, aux hommes politiques, aux industriels, aux leaders d’opinion, aux journalistes… ? Les cibles ne manquent pas, le remède reste le même.La dernière initiative vient de Webforce International. Cet organisme non gouvernemental affiche un programme ambitieux. Lors du Sommet mondial de la société de l’information, organisé par l’ONU à Genève en fin 2003, il veut “[s’]attaquer à la totalité du problème” et “réaliser ce que les gouvernements devraient avoir mis en place depuis bien des années ?” tant sur le plan national qu’international ?” et que les Nations unies proposent”. Le message est fort : éliminer le fossé numérique. Et la posologie est prescrite : améliorer l’accès aux télécommunications. Pêle-mêle, l’éradication de l’extrême pauvreté internet passera par la formation, l’information, la télémédecine, le transfert de technologies, le recyclage et la réutilisation d’ordinateurs, le télétravail et la création de micro-entreprises.En France, les dernières recommandations du CSTI (Conseil stratégique des technologies de l’information) sont comparables. Notant que 20 % des ménages français accèdent à internet, ce collège d’experts pronostique plusieurs actions : l’accès pour tous à un débit adapté, le développement des micropaiements, la formation, la recherche et l’innovation.Dans ces deux cas, on se croirait revenu en 1994. A l’époque, ces actions figuraient, dans leurs grandes lignes, dans les rapport de Gérard Théry et de Thierry Breton. En France, on parlait alors du développement social des autoroutes de l’information, de récupération d’ordinateurs pour les écoles. Internationalement, on pronostiquait la révolution multimédia pour le tiers-monde. Au fil des ans, le copier/coller a fonctionné. Sans doute parce que l’idée maîtresse d’internet ?” celle du commerce électronique ?” n’a pas changé. Webforce l’affirme : “Il n’est plus tolérable que des régions entières, composées de pays recelant d’énormes gisements de population, soient tenues à l’écart.”

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Hubert d'Erceville