Jusqu’ici, pour visionner l’un des 6 700 films de la collection du Forum des images, à Paris, il fallait que l’un de ces gros robots du type vidéoclub aille chercher la cassette vidéo voulue parmi 16 000 autres. Ce
système va définitivement disparaître le 5 décembre prochain, avec la réouverture du Forum, actuellement en travaux, dans les sous-sols du quartier des Halles.Cette cinémathèque dédiée aux films évoquant la capitale (sujet ou ‘ décor ‘), de 1896 à aujourd’hui, a entrepris de tout numériser et de stocker ses 5 000 heures de films sur un serveur unique. Le
gain de place qui en résulte a permis de revoir également le dispositif de consultation pour le public et d’augmenter le nombre de places.Le projet est né il y a une dizaine d’années, bien avant l’ère du DVD et de la vidéo à la demande (VOD). A l’époque, Sony, qui équipait le Forum, avait fait savoir que les robots allaient devenir obsolètes et qu’il en arrêtait la
maintenance. ‘ Cela signifiait la fin de la vidéo analogique, et nous avons commencé le processus de numérisation ‘, explique Jean-Yves de Lépinay, directeur des programmes du Forum des images.Après un appel d’offres, l’organisme a confié la mission à trois laboratoires parisiens qui, pendant quatre ans, ont numérisé tout le catalogue au format Mpeg-2. Le format était à l’époque le plus stable et le plus pérenne,
contrairement au Mpeg-4 encore émergent.
Une cinquantaine de postes
Les laboratoires ne sont pas partis des bandes analogiques mais des supports originaux des films, très variables selon les époques. Le débit choisi est de 8 Mbit/s, assez pour éviter des effets indésirables comme les moirures ou
les mosaïques quand le mouvement s’accélère. Et le débit est stable, contrairement au DVD, qui doit répondre aux impératifs d’un stockage limité à un disque.Conséquence immédiate du projet : un gain de place énorme et plus de souplesse dans la gestion, puisque plusieurs personnes pourront, en même temps et à des postes différents, regarder les mêmes films depuis le même support, le
serveur. La consultation continuera à se dérouler sur place, mais avec un dispositif revu.Le visiteur s’acquittera d’un droit d’entrée de 5 euros, pour quatre heures. Puis se verra attribuer un numéro d’accès et un poste. Le numéro lui permettra d’accéder à l’interface de consultation, qui propose un moteur de
recherche conçu comme ceux que l’on trouve sur le Net, pour coller aux usages maintenant familiers.Une série de documents liés au film souhaité remonteront (notice, enrichissements éditoriaux, liens vers d’autres films) ainsi qu’un onglet permettant de visionner celui-ci. Il suffira de cliquer, et le film démarrera en plein écran. Un
site Internet donnera accès au moteur de recherche depuis l’extérieur, mais il sera impossible de voir les films de chez soi. Le Forum n’étant pas un service de VOD, il faudra venir sur place.Une cinquantaine de postes, pour une centaine de places, seront disponibles, tenant compte de divers usages possibles : des postes semi-collectifs pour une demi-douzaine de spectateurs ou des postes individuels, tous sur
téléviseurs, et des postes de travail. Ces derniers sont en fait des ordinateurs, avec clavier, souris et suite bureautique (OpenOffice.org).Dans un deuxième temps, un autre volet du projet, centré sur le travail justement, est prévu en 2009. Les utilisateurs pourront poser un ‘ time code ‘ dans le film, identifier des
séquences avec des signets et les retrouver sur un espace personnel lors d’une consultation ultérieure, voire tout emporter chez eux sur une clé USB. Tout sauf le film, évidemment.
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