Avec la technologie de stockage sur bande qu’ils ont développée conjointement sous le nom de Linear Tape Open (LTO), IBM, Seagate et HP annoncent la couleur : toute entreprise intéressée est invitée à développer ses propres lecteurs et cartouches, moyennant le paiement d’une contribution forfaitaire. Près de vingt acteurs du marché ont, d’ores et déjà, annoncé leur participation au développement du LTO.
Cette technologie augure d’une grande fiabilité. Les bandes devraient assurer le stockage des données pendant trente ans, supporter un million de passages et 20 000 cycles de chargement-déchargement. Même si une piste entière est illisible, ou si une bande est défectueuse sur une portion pouvant atteindre 32 mm, aucune donnée ne sera perdue, grâce aux codes de correction d’erreurs utilisés. La densité d’enregistrement atteint 100 Mo par pouce carré.
Autre particularité, chaque cartouche LTO dispose d’une puce mémoire de 4 Ko non volatile, destinée à accueillir le catalogue des données stockées. Le lecteur dispose d’un émetteur-récepteur radio permettant de lire et de modifier le contenu de cette mémoire à distance (sur une sauvegarde traditionnelle, ces informations sont stockées en début de bande, ce qui oblige à utiliser un lecteur et allonge le temps d’accès aux données).
Des zones d’enregistrement et d’asservissement
La technique d’enregistrement et de lecture est de type bidirectionnelle linéaire serpentine. Bidirectionnelle, parce que les pistes sont alternativement enregistrées dans un sens, puis dans l’autre. Linéaire, car les données sont stockées en ligne, les unes derrière les autres. Serpentine, enfin, parce que, arrivée en bout de bande, une piste repart dans l’autre sens, parallèlement à elle-même. Afin de garantir une sécurité optimale, les pistes centrales sont inscrites en premier, tandis que les bords de la bande, sujets aux déformations, sont laissés libres de toute information.
L’écriture et la lecture sont effectuées par une tête pourvue de huit éléments magnétorésistifs, qui changent de rôle à chaque inversion du sens de défilement de la bande. Lors d’une phase d’enregistrement, les données sont vérifiées par l’élément de lecture immédiatement après leur écriture. Les données erronées sont automatiquement réenregistrées à la volée. La bande est divisée en plusieurs zones d’enregistrement séparées par des zones d’asservissement. Chaque extrémité d’une tête de lecture-enregistrement est pourvue de deux capteurs lui permettant de se positionner précisément sur une zone de données à l’aide des pistes d’asservissement.
Deux types de sauvegarde sur bande
La technologie LTO recouvre, en fait, deux types de sauvegarde sur bande : Accelis et Ultrium. La première vise l’accès rapide aux données, et offre une capacité et un débit limités. Elle est destinée aux applications décisionnelles et aux serveurs de fichiers lourds. La seconde, plus généraliste, est consacrée au stockage de masse. Ses performances dépassent déjà celles des produits concurrents.
Les bandes Accelis ne comportent que deux zones de données et mesurent 8 mm de large sur 200 mètres de long. Elles totalisent 256 pistes d’enregistrement et ressemblent à de petites cassettes vidéo à deux bobines. Leur bande est séparée en deux sections de même longueur. L’accès à une donnée ne demandera donc, au maximum, que le temps de déroulement de 100 mètres de bande. Ce temps d’accès devrait être inférieur à dix secondes.
Sur une bande Ultrium, chaque élément de lecture-écriture gère douze pistes d’enregistrement entre deux zones d’asservissement. Une bande Ultrium, qui mesure 12,7 mm de large et 600 mètres de long, comporte quatre zones de données, soit au total 384 pistes d’enregistrement. Elle se présente sous la forme d’une cartouche à une seule bobine.
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