C’est devenu une mauvaise habitude. Une technologie se banalise, et elle est utilisée gratuitement par tous pendant des années. Jusqu’au jour où quelqu’un s’en adjuge le brevet et rançonne l’immense base installée.C’est arrivé avec les formats de fichiers GIF et JPeg. Cela se produit aujourd’hui avec le système de fichiers FAT, utilisé sur toutes les clés USB, disques amovibles, appareils photo, et même les téléphones portables.Or, qui vient de s’approprier le brevet ? Microsoft. Je m’imaginais donc que ce serait un brevet défensif. Une façon de se protéger et d’éviter qu’un petit malin ne s’enrichisse sur son dos. Le brevet allait donc vite tomber dans
le domaine public. J’avais tort. Microsoft cherche le pactole : la taxe est de 25 cents par appareil photo, téléphone ou baladeur MP3. On croit rêver.Il n’y a aucun avantage technique à utiliser l’antique FAT. Tout le monde l’a adopté en raison de l’hégémonie de Windows. C’est le seul système capable de garantir l’interopérabilité. Ainsi, avec ce brevet, l’éditeur poignarde tout le
monde dans le dos. Pire, il pourrait forcer toutes les distributions Linux à retirer la gestion des disques FAT du noyau.Là encore, adieu l’interopérabilité. Rassurons-nous. Ce n’est pas directement le système de fichiers FAT que couvre ce brevet, mais sa compatibilité descendante avec les noms de fichiers DOS de 8 caractères et leur stockage.Autre note d’espoir, le brevet ne s’applique qu’à l’électronique grand public. Et non aux systèmes d’exploitation ?” ou du moins, pas encore. C’est là tout le problème avec ce brevet de Damoclès.* Rédacteur en chef adjoint de 01 Informatique
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