Le fondateur de Snapchat Evan Spiegel semble condamné à justifier éternellement sa nouvelle version et son design qui ont suscité une bronca impressionnante chez ses utilisateurs. C’est ce qu’il a de nouveau longuement fait lors d’une interview sur scène à la Code Conference. Mais le plus drôle était ailleurs. Interrogé sur la façon dont Facebook a copié les fonctionnalités qui ont fait son succès comme les Stories ou les filtres en réalité augmentée, il a réagi avec beaucoup de sérénité.
Facebook ne peut pas copier la philosophie de Snapchat
« Je crois qu’il est important de comprendre que Snapchat n’est pas simplement un assemblage de fonctionnalités, il y a une réelle philosophie sous-jacente qui va à l’encontre des réseaux sociaux traditionnels. C’est la raison pour laquelle ces derniers se sont sentis menacés », a-t-il déclaré.
En clair, il ne suffit pas de copier les fonctionnalités de Snapchat pour copier son essence. « Facebook a changé ses produits, il est en train de changer sa mission, mais je pense fondamentalement qu’il va avoir du mal à changer son ADN. Parce qu’il repose sur le principe d’aiguiser la compétition entre les gens en ligne pour obtenir des likes et de l’attention ». Selon lui, Snapchat séduirait parce qu’il constitue une vraie alternative à ce processus de rivalité finissant par être déplaisant pour les utilisateurs. Son credo ? Innover sans cesse pour que les gens continuent à utiliser le service. Et considérer cela comme un triomphe quand Facebook en est réduit à copier à l’identique ses fonctionnalités.
Une politique de confidentialité plus respectueuse
Asticoté par Kara Swisher qui lui a demandé s’il n’avait tout de même pas des envies de meurtre face à ces plagiats, Evan Spiegel a fini par tacler généreusement Facebook. « On aurait vraiment beaucoup apprécié qu’ils copient aussi notre politique de protection des données », a-t-il lâché en riant devant une assistance tout aussi hilare.
Une déclaration qui n’a pas vraiment été appréciée du côté de Facebook. Le directeur de la sécurité Alex Stamos a aussitôt répliqué sur Twitter qu’il était heureux de ne pas suivre la même politique de Snapchat, étant donné que ce dernier avait failli à sa promesse implicite de faire réellement disparaître les photos des utilisateurs, ce qui avait conduit à pas mal d’actes de revenge porn :
https://twitter.com/alexstamos/status/1001651414228226054
Plus sérieusement, Evan Spiegel s’est félicité que Snapchat collecte beaucoup moins de données personnelles que Facebook. Il n’a ainsi jamais permis aux applications tierces de soutirer des informations sur les amis des utilisateurs. Et sur ce point, Facebook aura du mal à répliquer, après l’énorme scandale Cambridge Analytica.
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