Le projet d’usine de lithium en Serbie reprend du galon. Deux ans après l’annulation d’un projet d’extraction du minerai indispensable à la production de batteries pour voitures électriques, la justice serbe est revenue sur le dossier, et l’Union européenne comme l’Allemagne ont apporté leur soutien. Une annonce qui parvient à un moment crucial, où la France et le Portugal travaillent eux aussi sur l’obtention des droits pour ouvrir des mines et des raffineries à l’horizon 2028.
Le chancelier allemand Olaf Scholz a souhaité apporter son soutien à la Serbie tant il compte sur cette production future pour approvisionner son industrie dont tous les constructeurs sont aujourd’hui dépendants de la Chine, l’Australie et le Chili. En Europe, aucune raffinerie ne permet aujourd’hui de fournir le lithium nécessaire aux voitures électriques, et les constructeurs français sont dans la même situation. Tesla aussi, dont le patron Elon Musk se rendant début juillet au Portugal, la plus grande réserve du minerai d’Europe.
Par le passé, le projet serbe porté par l’industriel Rio Tinto (une société australienne) avait rencontré une vague de contestation massive de la population. Aujourd’hui, le Président serbe Aleksandar Vucic se veut rassurant, et détaillait ses conditions au regard de la sécurité. « Il n’y aura pas de projet sans protection totale. […] Nous savons que cela se produira parce que nous faisons venir les meilleurs experts d’Europe en Serbie ». Il mentionnait aussi l’intérêt du soutien allemand, qui apporterait au pays des milliards d’euros d’investissement et des emplois à la clé.
Le but est d’atteindre une production de 58 000 tonnes par an, dans une région située à l’ouest du pays. L’équivalent de la production de 1,1 million de voitures électriques, soit 17 % de part de l’ensemble du marché européen, mentionnait Le Monde en citant des chiffres calculés par la société exploitante, Rio Tinto. En France, la première production de lithium devrait se trouver dans l’est, en Alsace, pour un volume de 28 000 tonnes par an, qui pourra gonfler à 100 000 tonnes d’ici 2030.
Exclusivité européenne sur le lithium serbe
Quant à l’Union européenne, des investissements seront aussi apportés en guise de soutien, avec comme condition pour celle-ci une production exclusivement orientée vers des clients européens, et non pas des Chinois installés localement ou des Américains comme Tesla.
Comme la Hongrie avec Budapest, la Serbie a noué des liens avec les industriels chinois et ne compte pas leur tourner le dos. Mais son Président Aleksandar Vucic le confirmait au cabinet du vice-président de la Commission européenne Maros Sefcovic : « Nous l’avons promis aux représentants de l’UE. Nous avons d’excellentes relations avec les Chinois, mais cela n’a rien à voir avec ce projet ».
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