L’événement a déjà un nom dans le microcosme du poker : Le « Black Friday ». Vendredi 15 avril, le département de la Justice américaine a lancé une procédure contre PokerStars, Full Tilt Poker et Absolute Poker, les trois leaders du secteur outre-Altantique, dont certains ont des filiales en France. Les sites Internet sont accusés de fraude bancaire, d’organisation illégale de jeux d’argent et de blanchiment.
Depuis 2006, « The Unlawful Internet Gambling Enforcement Act » interdit les jeux d’argent en ligne aux Etats-Unis. La justice américaine reproche à ces sites hébergés à l’étranger d’avoir mis en place des passerelles pour faire sortir l’argent du pays. « Les sociétés de poker sont accusées d’avoir utilisé des méthodes frauduleuses pour déjouer les lois fédérales (…) L’argent reçu des joueurs était prétendument déclaré comme lié à des paiements pour l’achat de produits effectués auprès d’une centaine de sites d’e-commerce en ligne sans existence réelle ». En 2009, les acteurs du poker en ligne, profitant de la crise, auraient réussi à ouvrir des comptes bancaires sur le territoire américain auprès d’établissements financiers en difficulté rapporte l’acte d’accusation consultable en ligne. Les cadres présents sur le territoire américain de ces sociétés ont été interpellés. Des mandats d’arrêt internationaux devraient être délivrés par Interpol notamment à l’encontre des fondateurs de ces sites Internet.
Lobbying des joueurs américains
Dans la nuit du vendredi 15 au samedi 16 avril, le FBI a fait fermer les adresses en .com des sites Internet provoquant un vent de panique chez les joueurs. Des milliers d’entre eux auraient procédé au retrait de leur compte à la suite de cette annonce. Les joueurs regroupés en association de lobbying, The Poker Players Alliance, ont riposté par voie de communiqué : « Des millions d’Américains sont scandalisés par l’attaque du département de la Justice sur le poker en ligne. Même si le gouvernement se concentre sur les sociétés qui produisent ces jeux, il s’agit purement et simplement d’une déclaration de guerre contre les joueurs et leurs libertés. Pas uniquement envers les 10 millions de joueurs en ligne qui n’ont plus de lieu pour pratiquer le jeu qu’ils aiment, mais parce que beaucoup d’entre eux y gagnent de quoi vivre, les joueurs sont aussi très inquiets en ce qui concerne la disponibilité de leur argent ». Les sites en .com ayant fermé, les orpérateur ont rapidement ouvert d’autres extensions en .eu, .net ou .org. en langue anglaise.
Les fonds des Français à l’abri
Sur les forums consacrés au jeu, les éditeurs des sites se veulent rassurants. « Les news que vous avez pu lire aujourd’hui ne concernent que le marché US, les joueurs français ne sont pas impactés, ni sur le fait de jouer sur PokerStars.fr ni en ce qui concerne leurs fonds. »
Reste que l’impact financier lié à la fermeture des activités américaines, ainsi que les condamnations pécuniaires qui devraient découler de cette action en justice, pourraient fortement impacter les finances de ces sociétés, et fragiliser leurs filiales françaises.
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