Il y a peu, les éditeurs d’outils de commerce électronique paraissaient épargnés par le ralentissement de l’économie américaine. Ce n’est plus le cas. Et pour certaines entreprises, le réveil a même été brutal. Robert Calderoni, directeur financier d’Ariba, donne les raisons du premier trimestre catastrophique de sa société : “En janvier, le fil commercial était supérieur à ce que nous avions prévu. Mais les semaines ont passé et les contrats ne se sont pas signés. Ce n’est que très tard qu’il est apparu évident qu’ils ne le seraient pas avant la fin du trimestre.”Ariba n’est pas le seul à avoir connu ce scénario. Quelle que soit leur spécialité, les éditeurs rencontrent les mêmes difficultés commerciales. Dans un contexte économique très incertain, les entreprises hésitent à s’engager sur des produits coûteux, complexes, et dont “ le retour sur investissement est encore difficile à mesurer et à démontrer “, comme le souligne Armel Guillet, porte-parole du Cigref (Club informatique des grandes entreprises françaises). Après l’enthousiasme, la circonspection… et la fin d’une croissance à trois chiffres pour les éditeurs. Il n’empêche. Les ventes n’ont peut-être pas été finalisées, mais elles ne sont pas pour autant annulées, seulement différées. “La qualité des produits n’est pas remise en cause “, assure Armel Guillet. Précautions accrues, cycles de décision allongés, croissance plus mesurée : à la faveur de la crise, on assiste à une accalmie sur un marché en surchauffe. Et malgré les difficultés qu’il engendre, ce contexte raisonnable est de nature à rassurer les éditeurs, dont la plus grande crainte reste une désaffection proportionnelle à leuphorie de ces derniers mois.
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