Dépassés par l’incorporation de technologies et de logiques informatiques en domotique, les techniciens n’ont pas suivi le rythme de la demande dans ce secteur, déplore Marc-Antoine Micaeli, directeur technique d’Universel Domavenir. Aujourd’hui, les besoins en informatique appliquée ne sont pas satisfaits. Et les formations ne font pas le poids.” L’automatisation des différents équipements d’un habitat privé ?” la sécurité, la climatisation ou l’éclairage, par exemple ?”, qui a pris le nom de domotique, n’a véritablement débuté que vers 1990. Le démarrage a été lent en raison de l’importance des devis, de l’aspect superflu de certains équipements ou même de la rareté de la clientèle, encore particulièrement aisée. Autre raison : dérivés de l’immotique ?” son alter ego pour l’entreprise ?”, les premiers développements de la domotique ont été freinés par la transposition d’une offre qui devait s’adapter aux besoins des particuliers. Comme le rappelle Marc-Antoine Micaeli, “au début des années quatre-vingt-dix, le client était tenu de monter lui-même son cahier des charges. Ce que l’on ne peut pas demander à des particuliers”.
Le niveau des compétences est encore trop faible
Les formations ont eu du mal à suivre les évolutions de la technique. Les premiers systèmes étaient basés sur des fonctions logiques programmées sur des automates, et leur fonctionnement primait alors sur l’action de l’homme. De même, les premiers BTS en domotique, apparus à cette époque, avaient le défaut d’être souvent trop centrés sur la climatisation. L’informatisation qui s’est opérée dans ce métier entre 1990 et 1995 a eu pour effet d’améliorer la fiabilité, l’ergonomie et les possibilités de ces systèmes. Particulièrement basées sur la logique informatique et des langages comme Visual Basic et C, ces nouvelles dispositions devaient bouleverser les champs de compétences nécessaires à l’exercice de ces métiers. Aujourd’hui encore, la plus grande partie de la demi-douzaine de BTS en domotique qui existent en France est orientée vers le métier de technicien-conseil. Ils contiennent donc moins de travaux pratiques que les bacs techniques et ne dispensent toujours pas, selon certains industriels, un niveau suffisant en informatique.Pourtant, depuis quelques années, le secteur n’a cessé de se développer. En Europe, il atteint aujourd’hui un chiffre d’affaires d’environ 6 milliards d’euros. Conséquences, depuis deux ans, on observe une nette croissance de l’emploi et une plus grande facilité pour les étudiants à trouver des stages. Cette augmentation s’explique aussi par l’intervention d’industriels de taille plus importante, à l’image de l’intérêt croissant que Microsoft porte à ce secteur. A l’heure actuelle, les réseaux et les télécoms y prennent une place de plus en plus importante. Les systèmes domotiques tendent donc à se composer de ” boîtes ” aux fonctions spécialisées, reliées à un PC destiné à gérer et à paramétrer le réseau, lui-même relié à internet ou au GSM. Ces technologies font appel à des compétences informatiques toujours plus poussées. Cela ne facilite pas la tâche des responsables pédagogiques des formations en domotique.
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