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Le dispositif Alerte-enlèvement arrive sur le Web

Les pouvoirs publics français ont adopté en 2006 la procédure américaine de signalement d’enlèvement d’enfant à la TV et sur les panneaux publics. La voici à présent sur Internet.

Depuis trois ans, quand un enfant disparaît en France, le ministère de la Justice peut émettre un message d’alerte officiel qui doit ensuite être relayé par les médias audiovisuels, sur les panneaux routiers, dans les gares, les métros. Mais pas sur le Web, média viral et à forte visibilité s’il en est. En fait, c’était prévu, mais la déclinaison du dispositif Alerte-enlèvement sur Internet (fixe et mobile) a pris du temps. Elle sera effective à partir du 1er juin.

Plusieurs acteurs phares de l’industrie numérique ont en effet signé une charte par laquelle ils s’engagent à relayer l’alerte, et ce dans les conditions précises imposées : Orange, Dailymotion, Microsoft, Yahoo!, SFR, Free, l’Association des services Internet communautaires (Google, Dailymotion, Kewego, PriceMinister, MySpace…), BlogSpirit, l’association parisienne Silicon Sentier. D’autres sites pourront bien entendu les rejoindre par la suite.

Trois heures de diffusion

C’est le dispositif e-Alerte-enlèvement, orchestré par l’ancienne secrétaire d’Etat aux Droits des victimes Nicole Guedj, à l’origine du projet Alerte-enlèvement en 2004 (inspiré du modèle américain Amber Alert), à travers sa Fondation Casques rouges. « L’enjeu, précise Sarah Aizenman, de la fondation, c’est de mobiliser l’ensemble de la communauté numérique. Nos partenaires peuvent récupérer l’information d’un enlèvement sur le fil RSS du ministère de la Justice via une application Web fournie par notre site Internet. »

Le message répond aux mêmes exigences que celui prévu pour les autres médias. Il est conçu par le procureur de la République, doit présenter un caractère officiel (charte graphique et tête de Marianne) et commencer obligatoirement par l’expression « Alerte-enlèvement ».

Il donne ensuite des indications permettant d’aider à la localisation de l’enfant ou d’un suspect, comme la date, l’heure, le lieu de la disparition, la description d’un véhicule suspect voire le numéro de sa plaque d’immatriculation, la photographie de la victime ou du suspect. Et le message doit déconseiller explicitement au public d’intervenir pour libérer la victime. Il indique au contraire un numéro de téléphone pour alerter les enquêteurs.

Le message est décliné en divers formats pour apparaître sur les téléphones mobiles et les sites Web : bannières, vidéos, bandeaux dans les messageries instantanées ou sur les pages de portails Wap, etc.

La diffusion doit durer 3 heures, éventuellement 24 heures, mais pas plus. « Après 24 heures, cela n’a plus beaucoup d’utilité, explique Sarah Aizenman. Il ne faut pas créer un climat anxiogène et susciter au bout d’un moment des témoignages contre-productifs. » L’idée étant que, plus l’alerte est utilisée, plus elle se banalise et moins elle est efficace. La preuve, depuis sa mise en place en 2006, Alerte-enlèvement n’a été activé que huit fois.

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Arnaud Devillard