Meilleure organisation des équipes, gain de temps sur les développements, mutualisation des ressources humaines sur les contrats de tierce maintenance applicative, développements délocalisés dans des pays à main-d’?”uvre bon marché… Autant de possibilités pour les sociétés de services informatiques de mieux maîtriser leurs coûts. Elles ne s’en cachent plus : tous les moyens sont mis en ?”uvre pour optimiser au mieux les prestations facturées ” au forfait ” ou la création de progiciels. Mais de là à répercuter les gains ainsi réalisés et à en faire profiter le client comme facteur de concurrence, c’est une autre histoire.
Politique ” de coût ” contre marketing de ” l’offre “
EDS a déjà franchi la frontière en proposant un rabais de 20 à 30 % à condition, pour le client, d’accepter d’envoyer en Egypte, en Inde ou au Brésil ses développements informatiques ou sa tierce maintenance applicative. En lançant cette politique du ” coût ” alors que ses concurrents restent attachés à un marketing de ” l’offre “, la SSII américaine ?” déjà précédée dans cette démarche par le Français Decan ?” bouscule les habitudes hexagonales du secteur. Une méthode qui restait jusque-là le seul apanage de discrets représentants de sociétés de services originaires de pays émergents.Malgré ces nouveaux signes de concurrence, les grands généralistes du marché n’ont pas l’intention de se lancer dans une guerre des prix. Ils préfèrent privilégier les discussions feutrées des négociations en réponse à des appels d’offres. Il est vrai que les SSII d’origine française, peu implantées à l’étranger, ne bénéficient pas de la logistique nécessaire pour assurer le pilotage à distance des projets qui leur sont confiés. Elles se concentrent alors sur les moyens de mutualiser leurs compétences internes. “Nous ne pouvons pas brader nos services lorsque nos clients ont des exigences de proximité, de sécurité et de réactivité”, insiste Jean-Paul Crouzoulon, directeur général du développement du Groupe Euriware.Les entreprises clientes ne sont pas non plus toutes mûres pour laisser échapper leurs programmes, même à cent mètres de leurs sites. “La simple comparaison d’un prix homme/jour est un leurre, estime Patrick Bonnard, responsable des opérations de tierce maintenance applicative de Steria. Pour mieux maîtriser ses coûts, le client doit d’abord accepter le principe de l’externalisation. Le gain sera alors analysé de manière globale : par exemple, les économies réalisées par la libération des locaux.” Même analyse chez IBM Global Services, qui dispose pourtant de toute la palette de possibilités, dont des centres en Inde et dans les pays de l’Est. Laurence Haziot, sa vice-présidente Strategic Outsourcing, observe ainsi qu’“une solution off-shore a un prix unitaire très économique, mais [qu’] elle peut devenir plus chère au final si l’on doit renforcer le management et le pilotage du projet en France”.
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