Les mesures sécuritaires mises en place dans les aéroports augmentent d’un cran. Après s’être dotés de passeports biométriques, les voyageurs pourraient prochainement passer au détecteur de mensonges avant d’être autorisés à fouler le
sol d’un pays.Un test grandeur nature a ainsi été mené à l’aéroport international de Moscou. Au total, cinq cents passagers ont été interrogés par le GK-1, nom de code du Gate Keeper (Gardien de la porte), une machine d’analyse vocale
développée par la société israélienne Nemesysco.Le GK-1 leur a posé une série de quatre questions préenregistrées sur leur identité, la raison de leur voyage, ainsi que le transport de drogues et d’autres substances illicites en Russie. Selon leurs réponses, et l’analyse des
caractéristiques émotionnelles de leur voix, les voyageurs étaient dirigés vers un couloir vert ou rouge. Le tout en moins de 1 min 30. Les verts entraient dans le pays. Les rouges étaient soumis à
des vérifications plus poussées.La machine développée par Nemesysco utilise la technologie LVA (Layered Voice Analysis, analyse des couches de la voix) pour extraire des indicateurs émotionnels. Ces derniers sont ensuite analysés par différents
filtres. ‘ Le GK-1 fonctionne comme le polygraphe [le détecteur de mensonges traditionnel, qui étudie les rythmes cardiaques et respiratoires ainsi que la conductivité électrique de la peau, NDLR]. Il
compare les réponses produites selon les différents types de questions ‘, explique Ilan Frankel, directeur des ventes de Nemesysco.Un premier panel de voyageurs est interrogé afin de constituer des indicateurs émotionnels types. La machine les compare avec ceux des futurs passagers. Cela fait, les données récoltées sont ensuite analysées par des outils
statistiques. Sur les passagers ayant participé au test en Russie, le GK-1 aurait détecté une personne ‘ problématique ‘, qui, vérifications faites, n’était pas en règle.Une question se pose : la nervosité a-t-elle une incidence sur les résultats ? ‘ Le stress fait partie de l’équation, mais il compte très peu en fait dans les résultats. En outre, le stress est quelque
chose que nous attendons de tous ceux qui passent le test. Les gens honnêtes ont peur d’être mal jugés. Ceux qui ont des intentions criminelles ont peur d’être découverts. Nous avons mis en place un mécanisme qui nous permet de prendre uniquement en
compte ce second type de stress ‘, assure Ilan Frankel.Le test a en tout cas convaincu les autorités russes. Le GK-1 sera utilisé ‘ aux contrôles de douanes et des frontières pour prévenir les attaques terroristes, la contrebande d’armes, la provision de munitions,
d’explosifs ou de gaz toxique, et le passage de produits illicites ‘, se félicite dans un communiqué East Line Aviation Security, la société qui a dirigé le test en Russie.Les voyageurs des autres pays ne seront pas en reste. Nemesysco va installer dautres machines dans les mois qui viennent. En Europe notamment. La société israélienne est en quête de partenaires et distributeurs mondiaux,
‘ afin que son produit soit disponible partout ‘.
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