Six mois après l’attribution des licences françaises de boucle locale radio, les premiers “lots de BLR commencent à s’ouvrir, mais l’euphorie est retombée. Car, entre le dépôt des candidatures, en janvier 2000, et l’attribution des licences, le marché financier s’est complètement modifié.Les opérateurs, qui comptaient sur une introduction en Bourse ou le lancement d’emprunts pour financer le déploiement de leurs réseaux, doivent revoir leurs plans.Chacun fait ses comptes. Pour déployer un réseau, il faut avoir de l’argent frais pendant au moins trois ou quatre ans, avant de générer des premiers bénéfices.Ainsi, FirstMark prévoit d’investir plus de 4 milliards de francs (610 millions d’euros) pour couvrir la France.
Tirer tous les bénéfices d’un marché de niche
Alors que la BLR ne concerne pas un marché de masse : Belgacom, par exemple, prévoit 1 000 clients à la fin de l’année et 5 000 pour 2004… “Nous ne sommes pas sur un modèle de volume, mais nous comptons exploiter toute la valeur du client, explique Olivier Midière, porte-parole de Broadnet France. Si la première année il ne souscrit qu’à un accès à Internet, par la suite, nous tenterons d’augmenter son panier moyen en lui proposant des services FAH, du RPV, des services d’hébergement ou de stockage, etc.”Les opérateurs de boucle locale radio devraient remplir leurs obligations et couvrir les villes de plus de 50 000 habitants. Mais pour les plus petites agglomérations, l’incertitude demeure. Pour s’installer dans ces zones, où la rentabilité n’est pas assurée, les opérateurs souhaitent pouvoir partager leurs infrastructures : “Les opérateurs qui font concurrence à France Télécom doivent s’entendre. Ce qui est important ce n’est pas de savoir à qui appartiennent les infrastructures, mais que le service soit disponible “, explique Florent de Kersauson, président de Belgacom France.Fin décembre sonnera l’heure des premiers bilans : l’autorité de régulation des télécoms vérifiera que les opérateurs ont bien rempli leurs engagements de couverture. Si ce n’est pas le cas, elle a le pouvoir de retirer des licences ou d’infliger des amendes. Cependant, les observateurs estiment que l’ART, face à la morosité du marché ambiant, devrait faire preuve de compréhension.
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