L’annonce a été faite «à la Google», par l’intermédiaire d’un message de Larry Page, son cofondateur et PDG, sur le blog officiel de la société : « Après avoir dépassé les objectifs les plus fous dont nous avions rêvé pour Android, Andy Rubin a décidé qu’il était temps pour lui de passer la main et d’entamer un nouveau chapitre chez Google ».
Huit après le rachat du système d’exploitation mobile par la firme de Mountain View, le père d’Android quitte donc la tête d’une division qu’il a mené au succès. Sous sa direction, Android s’est imposé comme l’OS numéro un sur smartphone, statut qu’il devrait aussi récupérer cette année sur les tablettes. 750 millions de terminaux Android ont été activés. Et la barre du milliard devrait être dépassée à l’automne.
Capitaliser sur l’image de la marque Chrome
Ce départ soudain (NDLR : Rappelons que Rubin devait s’exprimer dimanche dernier lors de la conférence SXSW, son intervention a été annulée au dernier moment.) ouvre la voie à un changement de stratégie. La direction d’Android a été confiée à Sundar Pichai, déjà responsable de la division « Chrome & Apps ». Il cumulera désormais les deux fonctions.
Faut-il y voir un signe de rapprochements entre Android et Chrome OS, le système maison d’exploitation pour PC, voire même une fusion entre les deux OS ? Beaucoup d’observateurs le pensent.
Android et Chrome OS sont gérés par deux équipes distinctes qui peinent même parfois à travailler ensemble. Certains chez Google évoquent même une concurrence plutôt malsaine entre les deux divisions. Il a ainsi fallu attendre fin 2011 pour que Chrome devienne le navigateur par défaut sur la version de base d’Android 4.2 (avant les modifications effectuées par les fabricants partenaires).
Avec un patron commun, elles devraient être encouragées à davantage collaborer, ce qui s’intègrerait parfaitement dans la volonté déjà affichée par Google de rationalisation et d’unification de ses services et de ses moyens humains. « Il y aura des convergences avec le temps », expliquait déjà l’an passé Sundar Pichai. L’objectif serait de délivrer une expérience la plus fluide et intégrée possible pour les utilisateurs des deux plates-formes.
Combiner trois plateformes dans la même interface ?
Autre rapprochement possible : la fusion de Google Play et du Web Chrome Store. D’autant que Google semble bien décidé à imposer la navigation tactile sur Chrome OS, comme en témoigne le lancement du Chromebook Pixel. Un tel scénario aurait l’avantage de gonfler d’un coup le nombre d’applications disponibles (et aussi de proposer des widgets pour le bureau) sur cet OS sur lequel les programmes traditionnels ne peuvent pas être installés.
Mais se poserait alors la question de la compatibilité des applications sur les différents supports, alors même que la fragmentation d’Android est déjà considérée comme un frein pour les développeurs.
Sur le papier, une fusion entre Android et Chrome OS peut sembler alléchante. Avec une interface commune, Google pourrait alors prendre position sur le segment des terminaux hybrides (mi-tablette/mi-PC). Un moyen aussi d’utiliser sa position sur le marché des tablettes pour grignoter du terrain sur celui des PC.
Mais un éventuel mariage soulève aussi plusieurs interrogations. Comment combiner les exigences relatives aux trois plates-formes dans une interface commune ? Difficile par exemple d’imaginer un Chrome OS modifié s’adapter aux écrans des smartphones. Une unification limitée aux univers tablettes et PC ferait plus de sens. Mais quel serait alors l’intérêt de fusionner d’un côté pour séparer de l’autre ?
Autre problème : Android est un système ouvert pouvant être modifié par les partenaires de Google. Les fabricants et les opérateurs mobiles ne s’en privent d’ailleurs pas (jusqu’à l’extrême dans le cas du Kindle Fire d’Amazon). Chrome OS est lui un système open source, mais qui ne peut pas être modifié par les partenaires de Google. Deux philosophies différentes qu’il faudrait combiner.
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